Lors d’une déclaration solennelle ce 19 juin 2025, l’UDIS a décortiqué l’arrêt de la Chambre d’accusation du 8 mai 2025, soulignant des contradictions flagrantes et des éléments qui, selon elle, discréditent l’ensemble de la procédure.
Des procureurs accusés de parjure au cœur du dossier
L’UDIS s’appuie sur la lecture de l’arrêt de la Chambre d’accusation pour démontrer ce qu’elle considère comme des manquements graves de la part des magistrats du Parquet. Le premier point de discorde concerne la date d’enregistrement de la plainte de Lucie Biloghe. L’UDIS affirme que l’arrêt confirme un enregistrement au 25 novembre 2024, en contradiction avec la déclaration publique du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Libreville, Bruno Obiang Mve, qui avait évoqué la date du 14 novembre 2024 au journal télévisé. Pour l’UDIS, il s’agit d’un parjure clair de la part de ce dernier.
L’accusation s’étend au Procureur Général près la Cour d’Appel de Libreville, Eddy Minang. Selon l’UDIS, il aurait commis un autre parjure en affirmant que la présumée plainte de Sieur Roland Obame aurait été déposée le 19 novembre 2024. Le parti a produit des exploits d’huissier qui, selon lui, prouvent l’inexistence totale de cette plainte dans les registres du Parquet de la République. L’UDIS insiste sur le fait que l’intitulé même de l’affaire dans l’arrêt de la Chambre d’accusation – « Ministère Public et BILOGHE Lucie contre OPIANGAH Patrick Hervé » – exclut toute partie civile nommée Roland Obame, renforçant les doutes sur la véracité de cette plainte.
Une procédure fondée sur l’illégalité et la préméditation ?
Ces allégations de parjure ne sont que la pointe de l’iceberg pour l’UDIS. Le parti dénonce une procédure entamée, selon ses dires, le 20 novembre 2024 par le Procureur de la République, soit avant même le dépôt officiel de la plainte de Lucie Biloghe le 25 novembre 2024. L’UDIS pointe du doigt une convocation initiale d’Opiangah, le 20 novembre, qui ne précisait pas les charges, en violation de l’article 3 alinéa 3 du Code de procédure pénale.
Le parti évoque également des « descentes musclées » aux domiciles d’Opiangah et de ses entreprises dans la nuit du 20 au 21 novembre 2024, c’est-à-dire avant même l’heure de sa deuxième convocation, fixée au 21 novembre à 10h00. Pour l’UDIS, « cette procédure, viciée de bout en bout, repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation ».
L’appel à la conscience des magistrats : Faut-il arrêter les poursuites ?
Face à ce tableau, l’UDIS interpelle directement les magistrats, leur rappelant leur serment d’indépendance, d’impartialité et d’humanité. Le parti cite Dietrich Bonhoeffer : « Le silence face au mal est un mal en soi : Dieu ne nous tiendra pas innocents. Ne pas parler, c’est parler. Ne pas agir, c’est agir. »
La question se pose donc avec une acuité particulière : si les accusations de parjure et d’illégalité portées contre le Procureur de la République et le Procureur Général sont fondées, et si la procédure a effectivement été initiée sur des bases fragiles, voire frauduleuses, les deux procureurs ne devraient-ils pas purement et simplement donner lieu à la fin des poursuites judiciaires et donc permettre le retour de Patrick Opiangah du Gabon ?
L’UDIS invite l’opinion nationale et internationale à se joindre à son combat contre « l’injustice constante et assumée du Pouvoir Judiciaire », annonçant l’organisation de manifestations pacifiques et la diffusion de toutes les pièces du dossier aux autorités judiciaires et aux organisations internationales.