Un secteur non-pétrolier résilient malgré tout
Malgré la faiblesse des hydrocarbures, la BEAC souligne la fermeté des activités non-pétrolières, qui maintiennent un rythme de croissance soutenu à 3,2 % (légèrement en deçà des 3,3 % de 2024).
Parallèlement, la zone CEMAC devrait connaître un ralentissement significatif des pressions inflationnistes. Le taux d’inflation est attendu à 2,6 % en 2025, soit une nette amélioration après le pic de atteint en 2024, le maintenant ainsi sous la cible communautaire de 3%.
D’autres indicateurs macroéconomiques pour 2025 montrent cependant des défis. Le solde budgétaire devrait légèrement se creuser, passant de −1,0% du PIB en 2024 à −1,3% du PIB (hors dons). Le solde du compte courant (dons compris) est projeté à −2,2% du PIB, une détérioration marquée par rapport à −0,2% en 2024. Cette dégradation est largement due à la baisse des cours internationaux du pétrole, ramenant le prix moyen du baril à 67,0 dollars.
Maintien des taux directeurs face à des réserves confortables
À la la faveur de son avant-dernier Comité de politique monétaire de l’année, la BEAC a décidé de maintenir inchangés ses taux directeurs pour le quatrième trimestre 2025. Cette décision s’explique par un niveau de réserves de change jugé confortable (même si en légère baisse à 7101,7 milliards, couvrant 73,2% de la monnaie) et une inflation maîtrisée qui reste sous la norme communautaire.
Le Taux d’Intérêt des Appels d’Offres (TIAO) demeure à 4,50%. Les autres principaux taux restent également fixes : la facilité de prêt marginal à 6,00% et la facilité de dépôt à 0,00%.
Perspectives à moyen terme : la diversification comme moteur
Sur le moyen terme (2026−2028), les services de la BEAC entrevoient une période de consolidation et d’accélération de la croissance dans la CEMAC. Le PIB réel est attendu en progression, pour atteindre 3,8% en 2028.
Cette amélioration repose principalement sur la résilience du secteur non-pétrolier et les efforts continus des six pays membres pour diversifier leurs économies, notamment dans les filières agricoles, minières et manufacturières. L’inflation devrait, quant à elle, se stabiliser en dessous de la cible des 3% sur toute la période.
Les projections indiquent également une amélioration des finances publiques, avec un déficit budgétaire moyen (hors dons) de −0,9% du PIB sur 2026−2028, marquant une réduction du déficit par rapport à 2025.