S’éloignant des usages diplomatiques, le chef de l’État gabonais a placé la justice au centre de la refondation des relations bilatérales. Il a réaffirmé que l’ancien régime, mené par Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et leur fils Noureddin, était responsable d’une “dette abyssale” héritée d’une gestion “irresponsable et opaque.”
Le président Oligui Nguema a ensuite adressé un message appuyé à la France, la mettant au défi de l’assister dans la traque des richesses :
“Nous comptons sur la coopération judiciaire entre nos deux États pour que les décisions de justice soient exécutées et que les avoirs détournés [par le clan Bongo] soient restitués au peuple gabonais,” a martelé le général Oligui Nguema.
Le contexte judiciaire qui entoure l’ancienne famille présidentielle ajoute une complexité notable à la demande de coopération. L’ancienne Première Dame, Sylvia, et l’ancien coordinateur des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle pour corruption et d’autres chefs d’accusation. Ils avaient été incarcérés dans la foulée du coup d’État du 30 août 2023.
Curieusement, l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, n’a pour sa part jamais été inquiété par la justice. Contrairement à son épouse et à son fils, il avait été placé en résidence surveillée et n’a jamais été entendu par un juge d’instruction jusqu’à son départ du pays.
L’ancienne famille présidentielle a finalement quitté le Gabon en mai dernier, transitant par l’Angola avant de s’installer en exil à Londres.
Depuis le Royaume-Uni, ils ont retrouvé leur liberté et ont choisi de contre-attaquer, dénonçant publiquement des accusations de torture et de spoliation. Des plaintes ont également été déposées contre Brice Clotaire Oligui Nguema et plusieurs membres de sa garde rapprochée.










