La capacité du Gabon à honorer ses engagements extérieurs est actuellement fragilisée par une combinaison de dynamiques négatives. Le pays fait face à une réduction des entrées de devises due au recul des recettes d’exportation. Simultanément, les sorties de devises restent importantes en raison d’un niveau d’importations soutenu.
Ce déséquilibre est aggravé par le rapatriement souvent tardif des devises par les acteurs économiques, un manquement directement lié à une application insuffisante du cadre réglementaire de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Cette situation fait peser une menace sur la reconstitution des réserves nationales.
Levier de redressement : le règlement CEMAC
Afin de corriger cette trajectoire, le gouvernement gabonais a désigné le respect strict du règlement de change de la CEMAC comme le principal levier d’action. L’objectif est de rétablir la discipline de change, d’améliorer la disponibilité des devises et de reconstituer les réserves de manière progressive.
Dans cette perspective, un plan d’action conjoint avec la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a été validé. Ce dispositif vise spécifiquement à renforcer le contrôle des flux extérieurs et à sécuriser l’ensemble des opérations de change.
La préservation des réserves est perçue comme un test de crédibilité indispensable pour le Gabon. Le maintien des réserves est la condition nécessaire pour garantir la convertibilité du franc CFA, éviter une potentielle crise de liquidités et maintenir la confiance des partenaires financiers et des marchés.
La date butoir du premier semestre 2026 témoigne de l’urgence de la situation et de la volonté des autorités de mettre en place rapidement une trajectoire macroéconomique plus viable. Le succès de cette démarche repose sur une coordination renforcée entre l’État, la BEAC et les opérateurs économiques, ainsi que sur une exécution rigoureuse des engagements pris, dans un contexte sous-régional marqué par des tensions similaires sur les positions extérieures des autres États de la CEMAC.










