Cette décision, prise par le ministère de l’Intérieur, intervient en réponse aux « dysfonctionnements » et « irrégularités » observés lors du premier tour du scrutin, le 27 septembre.
L’arrêté signé par le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, officialise le remplacement de six présidents de commissions. L’objectif affiché est de renforcer la rigueur et la crédibilité du processus électoral pour le scrutin à venir.
Des changements stratégiques à Libreville et en province
Les ajustements touchent plusieurs circonscriptions majeures. Dans l’agglomération de Libreville, les présidents des commissions du 5ᵉ arrondissement de la capitale et du 2ᵉ arrondissement d’Owendo ont été écartés.
Un autre changement notable concerne le 1ᵉʳ arrondissement de Ntoum, où la commission supervise la circonscription où la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, est candidate. En province, de nouvelles nominations ont été faites, notamment à la tête de la commission départementale de Lékoni-Lékori (Haut-Ogooué) avec Joris Nza Mambundu, et de celle de la Douigny (Moabi, Nyanga) avec Guichard Ndong Mebale.
Un contexte électoral tendu
Le premier tour des législatives et des locales ont été marqué par un climat de contestation, émaillé de retards dans l’ouverture des bureaux de vote, d’absences de bulletins et de multiples réclamations, en particulier à Essassa, Ntoum et même dans la diaspora, notamment en France.
En procédant à ces remplacements, l’exécutif cherche clairement à adresser un signal fort de bonne gouvernance et à restaurer la confiance des électeurs et des observateurs, tant nationaux qu’internationaux.
Néanmoins, l’opposition et plusieurs organisations de la société civile estiment que ces mesures sont insuffisantes. Pour ces acteurs, les « fraudes constatées » lors du premier tour nécessiteraient des actions plus radicales, allant jusqu’à des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables présumés des irrégularités.
Le scrutin du 11 octobre s’annonce donc décisif. Au-delà de l’équilibre de la future Assemblée nationale, sa tenue est un test crucial pour la crédibilité du processus électoral gabonais, qui demeure sous la surveillance accrue de la communauté internationale.