L’entretien, tenu ce mercredi 25 septembre 2025, a été suivi d’une déclaration publique du chef de la diplomatie gabonaise sur sa page Facebook ce jeudi. Michel Régis Onanga Ndiaye a fait savoir qu’il avait « convoqué » le diplomate pour « fustiger le silence » de Cotonou face à des « outrances » visant notamment la plus haute institution du pays. « J’ai, à cet effet, fait part de notre attente afin que des mesures fortes soient prises par la partie béninoise », a-t-il affirmé, adoptant un ton ferme et sans équivoque.
Une crise née sur les réseaux sociaux
Cette démarche intervient dans un contexte de tensions exacerbées, initialement enflammées par des vidéos virales. Des activistes béninois ont tenu des propos injurieux envers le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et la Première Dame, transformant un simple fait divers local en une véritable guerre des mots diplomatique.
L’étincelle de départ remonte à un incident au marché de Lambaréné (Moyen-Ogooué), où l’attribution d’emplacements à des commerçants béninois aurait suscité la colère d’activistes locaux. Rapidement, les réseaux sociaux sont devenus le théâtre d’une escalade verbale, ponctuée d’appels à l’intimidation, voire à la xénophobie, dans la rue.
Le Gabon tient à souligner ses propres efforts d’apaisement. Face aux dérapages, les autorités ont pris des mesures internes en interpellant des influenceurs gabonais qui incitaient à la fermeture de commerces béninois. De plus, les activistes locaux ayant diffusé des messages xénophobes ont été sommés de les retirer ou de faire profil bas.
Pour le gouvernement gabonais, ces actions témoignent d’une volonté claire de « fermeté » et d’« apaisement ». En contraste, Libreville regrette un « silence radio » du côté béninois concernant les provocations visant ses plus hautes autorités.
De son côté, le gouvernement béninois avait exprimé, dans un communiqué daté du 24 septembre, ses inquiétudes et appelé à la retenue, tout en demandant aux autorités gabonaises de garantir la sécurité de ses ressortissants sur le territoire. Il reste désormais à voir quelle sera la nature des « mesures fortes » que Libreville attend de son partenaire d’Afrique de l’Ouest.
Cette crise diplomatique et numérique est-elle susceptible de dégénérer, ou les appels à l’apaisement parviendront-ils à désamorcer la tension ?