Sur son compte Facebook, l’élu a souligné le “manque d’archives” comme étant le problème central de cette situation tendue. Il met en lumière l’écart entre les affirmations de l’État, qui déclare avoir indemnisé, parfois à plusieurs reprises, les habitants des zones concernées, et la bonne foi des victimes qui se disent non indemnisées.
Le Gouvernement justifie l’opération, le député réclame des preuves
Si le gouvernement, par l’entremise de sa porte-parole, Laurence Ndong, a justifié ces actions lors d’un point de presse, expliquant que les projets de construction du Boulevard de la Transition, de la Cité Administrative et du bassin versant Sainte-Marie s’inscrivent dans un vaste programme de modernisation de la capitale qui sera étendu à d’autres zones du Grand Libreville, elle a pris soin de ne pas évoquer la question des mesures d’accompagnement. Or, plusieurs habitants estiment n’avoir jamais été indemnisés. La porte-parole du gouvernement a également déploré le préjudice causé par les régimes précédents, les tenant pour responsables de la situation actuelle.
Cependant, le député Makosso s’interroge avec force sur l’utilisation de l’argent du contribuable sans traçabilité. “Comment l’argent de l’État, donc du contribuable, peut-il être utilisé pour indemniser des tiers sans traçabilité aucune ?” s’est-il exclamé. Il dénonce l’incapacité des responsables de cette opération à produire un fichier à jour des zones et des bénéficiaires, rendant impossible la démonstration que les fonds alloués à l’indemnisation sont bien parvenus aux destinataires sans avoir été détournés.
Pour Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, malgré l’existence de procédures encadrées et l’intervention d’huissiers, l’absence de preuves documentées est inadmissible. Il soupçonne de “gros détournements de fonds” derrière ces indemnisations, expliquant qu’il ne peut concevoir que l’argent public soit distribué deux à trois fois aux mêmes bénéficiaires sans aucune forme de traçabilité.
Un appel au sérieux administratif
Le député lance un appel solennel aux administrations gabonaises, en particulier dans le contexte de la “5ème République” en construction, pour qu’elles fassent preuve de davantage de sérieux. Il insiste sur l’importance cruciale des archives pour la progression du pays, affirmant qu’elles seules peuvent trancher un différend et éviter les spéculations.
“La loi, le droit ne peuvent s’accommoder à l’émotion. Le droit, la loi sont des écrits et non juste l’oral dans un environnement où plusieurs citoyens sont de mauvaise foi et plusieurs responsables étatiques des agrégés en détournements de fonds ; il n’y a que les documents pour trancher,” a-t-il fermement déclaré.
Convaincu que certains compatriotes ont été indemnisés mais doutant fortement que toutes les victimes légitimes l’aient été, le député Makosso demande aux responsables de l’État de publier de manière exhaustive dans le quotidien “L’Union” la liste des maisons recensées (avec leurs numéros et caractéristiques), l’identité du responsable de chaque maison identifiée, le montant de l’indemnisation, sa date et la preuve de sa perception, ainsi que la preuve de notification par voie d’huissier indiquant les délais de déguerpissement.
Le député conclut en soulignant que dans un pays normal avec des administrations respectueuses, de tels dossiers sensibles sont réglés avec la plus grande simplicité. Il dénonce “l’éternel problème des archives” au Gabon et réclame des preuves concrètes : “Nous voulons simplement être rassurés. RASSUREZ-NOUS, Messieurs et Mesdames les représentants de l’État en charge de cette opération.”