Les propos de Michel Ongoundou Loundah s’appuient sur un argumentaire juridique précis quant à l’impossibilité, pour Henri Claude Oyima de conserver ses multiples casquettes. Il a déclaré chez nos confrères de RFI ce vendredi : « Avant la nomination d’un ministre, on s’assure qu’il est en capacité d’exercer sa charge sans pour autant que cela ne contrevienne à certaines lois et à certains règlements. Là, en l’espèce, c’est en contradiction avec l’article 71 de la Constitution gabonaise et ça contrevient au règlement de la Cemac, dès l’instant où il a accepté d’être ministre, il faut qu’il quitte la BGFI ».
Pour le président de Réagir, la question ne se limite pas à la seule direction de la banque. Il insiste sur la nécessité d’un retrait total des instances dirigeantes d’organismes économiques majeurs : « Il faut qu’il quitte aussi la Fédération des entreprises gabonaises, la tête du patronat gabonais. Et il faut qu’il quitte aussi la tête de la BVMAC, la bourse régionale. Il ne peut pas être ministre et avoir toutes ces casquettes. Moralement, ce n’est pas possible. Juridiquement, c’est inacceptable. Il n’y a aucune excuse. »
Au-delà des aspects légaux, Michel Ongoundou Loundah critique vivement le processus de nomination, y voyant un manque de discernement préjudiciable à la bonne gouvernance du pays. « Ceux qui l’ont nommé sans s’assurer qu’il était déchargé de ses autres fonctions ailleurs ont manqué de vigilance. Il y a beaucoup de précipitations dans les prises de décisions, il y a beaucoup de précipitations dans le choix des hommes. Or, nous sommes un pays qui est en train de se reconstruire, qui sort d’une situation d’exception. Il faut peut-être prendre le temps de bien faire les choses », a-t-il conclu.