Samedi, dans un communiqué ferme et sans équivoque, le président de la République a dénoncé ces irrégularités comme “inacceptables”, les qualifiant d’atteinte à l’équité du processus et aux fondements de la démocratie. Le président a rappelé que la “transparence, la rigueur et le respect des règles républicaines ne sont pas négociables”. Cette sortie médiatique, rare et percutante, vise clairement le ministre de l’Intérieur, responsable de l’organisation matérielle du scrutin. Oligui Nguema a exhorté les autorités compétentes à “assumer pleinement leur responsabilité, avec diligence et impartialité”.
Le président a également fait un parallèle avec l’élection présidentielle précédente, saluée pour sa “conduite exemplaire”, et a insisté pour que les scrutins à venir se déroulent dans les mêmes conditions d’intégrité, de transparence et de paix. Cette comparaison souligne l’importance que le chef d’État accorde à la crédibilité du processus et met une pression supplémentaire sur les épaules du ministre.
Un enjeu démocratique et politique
La crise actuelle ne se limite pas à des problèmes logistiques ; elle revêt une dimension politique et institutionnelle cruciale. En pointant publiquement du doigt son ministre de l’Intérieur, le président Oligui Nguema envoie un signal fort. Il se positionne en garant de l’intégrité du processus électoral et se désolidarise des éventuelles défaillances. Cela peut être interprété comme une tentative de protéger sa propre image et celle de son gouvernement face à l’opinion publique, mais aussi comme une manière de réaffirmer son autorité et d’imposer ses exigences.
Le président a également rassuré le peuple gabonais en promettant que le dépouillement des votes se ferait “bureau par bureau en présence des médias” et qu’une “nuit électorale” serait organisée. Il a salué la présence d’observateurs nationaux et internationaux, renforçant l’idée que le scrutin doit être irréprochable.