Une réalité loin des récits alarmistes ?
Alors que les réseaux sociaux avaient amplifié des rumeurs de milliers de familles abandonnées à la rue, la réalité sur place, constatée par les services municipaux et les représentants locaux, est bien différente. Seuls 56 individus, dont 11 mineurs, ont été recensés sur le site. Autour d’un feu de camp, certains des déguerpis ont eu l’occasion d’échanger directement avec le Président Oligui Nguema. Lors de ces discussions informelles, beaucoup ont reconnu ne pas détenir de titres légaux attestant de leur occupation des lieux.
« On comprend la nécessité du projet, mais on veut des informations claires et une vraie prise en charge », ont-ils exprimé, tout en déplorant d’être l’objet d’une instrumentalisation politique. L’amertume était palpable. Un résident a ainsi interpellé, avec un brin d’ironie : « Si certains hommes politiques qui se disent humanistes nous offraient l’hospitalité dans leurs villas d’Angondjé au lieu de distribuer des boîtes de sardines pour les caméras, on ne serait pas là ! », dénonçant une charité médiatique superficielle et sans solutions durables. Statut visé ? Seule certitude : l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nzé, opposant au régime, avait effectué une visite à Plaine-Orety et avait dénoncé la « brutalité » du gouvernement, avant de promettre aux sinistrés de leur adjoindre trois avocats à ses propres frais, pour défendre leur droit ?
Oligui Nguema en mode terrain : promesses et transparence
Oligui Nguema a réaffirmé l’urgence de clarifier la cartographie des bassins versants et de sécuriser les zones à risque. Il a également promis un accompagnement pour régulariser les situations conformes à la loi, si nécessaire. Soucieux de la transparence, le Président a assuré que le futur projet se déroulerait en toute clarté, avec l’implication de l’urbanisme, de l’environnement et des affaires sociales. Il a insisté sur la nécessité de protéger les ressources hydriques et de prévenir les conflits fonciers, soulignant l’importance collective de la politique foncière.
Cette démarche nocturne, empreinte de sobriété et de proximité, vise non seulement à apaiser les tensions, mais aussi à envoyer un message clair quant à la volonté du chef de l’État d’appréhender les dossiers sensibles de manière directe et pragmatique. Reste à observer comment ces engagements se concrétiseront, notamment en termes de relogement et de prévention des litiges futurs.