Pour l’ex-Premier ministre, le départ précipité de la famille Bongo est symptomatique d’une gestion opaque et manipulatrice. “Rien n’a été dit des montants qui sont supposés avoir été détournés, rien n’a été dit des complicités éventuelles”, a-t-il déclaré, soulignant que cette affaire, perçue comme “très politisée dès le départ”, se clôt dans la “confusion totale”. Bilie-By-Nze estime que le manque de communication officielle sur les détails de l’exfiltration et les raisons qui la sous-tendent est une preuve flagrante du refus des autorités d’en endosser la responsabilité.
La réaction du procureur général de Libreville, qui a affirmé que la procédure judiciaire se poursuivrait malgré le transfert de la famille Bongo, n’a pas convaincu Bilie-By-Nze. Il a rappelé la hiérarchie du système judiciaire gabonais, où le procureur est subordonné au ministère de la Justice, lui-même sous l’autorité du président. “Je ne vois pas du tout en quoi ce qu’il a dit ce jour-là va être opposable à ce qui a déjà été fait, à savoir la dissimulation”, a-t-il lancé, suggérant une manœuvre pour “jouer les pompiers” plutôt qu’une réelle volonté de transparence.
L’ancien chef du gouvernement a également soulevé de graves accusations portées par l’avocat français de la famille Bongo, François Zimeray, concernant des tortures et des extorsions de biens subies par Sylvia et Noureddin Bongo durant leur détention. “On n’a pas entendu les autorités gabonaises dire le contraire. C’est une accusation très grave”, a-t-zé déclaré. Il a exigé des explications de la part du gouvernement, soulignant que l’absence de réponse équivalait à une forme d’aveu implicite.
En conclusion, Alain-Claude Bilie-By-Nze a insisté sur la nécessité impérieuse de la transparence dans ce dossier. Si des fonds détournés ont été récupérés, la population gabonaise a le droit de savoir “quel montant a été retrouvé, où est-ce qu’il a été transféré, à qui, quand, comment”. Pour lui, le silence et le manque d’informations concrètes trahissent la confiance des citoyens et les laissent avec un sentiment d’être “flouées” et “trahies”.