Ce 21 mai, l’EIA, reconnue mondialement pour ses investigations rigoureuses sur les crimes environnementaux et l’utilisation de techniques d’enquête innovantes, a publié un rapport choc. Intitulé “Mort à huis clos”, le document accuse ouvertement la filiale gabonaise du groupe Perenco d’être non seulement responsable de l’accident, mais aussi d’avoir délibérément fait obstruction à la justice pour étouffer l’affaire.
Des négligences fatales et une enquête entravée ?
L’EIA est accablant suggère que le contrôle exercé par la société française Perenco aurait joué un rôle central dans cette catastrophe, désormais l’accident offshore le plus meurtrier jamais recensé en Afrique. L’enquête met en lumière une possible dissimulation méticuleuse de l’accident, incluant des pressions exercées sur un témoin, une obstruction aux auditeurs, et même un pots-de-vin présumé de 65 000 dollars américains.
Selon les investigations de l’EIA, dans les semaines précédant l’explosion, les travailleurs auraient été contraints d’ignorer de multiples et dangereuses remontées de pétrole. L’ordre aurait été de poursuivre les opérations de maintenance coûte que coûte, pour éviter toute perte financière au groupe. Plus grave encore, les preuves de ces remontées auraient été sciemment omises des rapports techniques rédigés par le directeur du site, sur instructions directes de la direction parisienne.
Après le drame, l’EIA affirme que des restes humains et des preuves auraient été débarrassés de la plateforme de manière inappropriée, en violation flagrante des normes internationales. Pendant ce temps, la direction de Perenco aurait intimidé un témoin clé et corrompu un procureur chargé de l’affaire au Gabon. Une accusation d’autant plus troublante que François Perrodo, le président du groupe, aurait participé à des courses automobiles avant de finalement se rendre au Gabon en mai 2024.
Face à ces révélations, l’EIA interpelle directement les autorités. L’organisation exhorte le gouvernement gabonais à créer un groupe de travail, sous l’égide de la présidence, pour mener une enquête approfondie sur l’accident et sa présumée dissimulation. Elle demande également une indemnisation immédiate pour les familles des victimes. Au gouvernement français, l’EIA demande d’enquêter sur l’implication de Perenco France dans la catastrophe de la plateforme Becuna et ses conséquences.
Contacté par l’EIA pour une réponse aux conclusions de l’enquête, l’avocat du groupe Perenco a déclaré par écrit : « Compte tenu du calendrier, du caractère partial et préjudiciable de vos questions, ainsi que de certaines hypothèses explicites ou implicites sous-jacentes à celles-ci, mon client s’abstiendra de tout commentaire. » Il est à noter que cette réponse n’a identifié aucune conclusion spécifique erronée ou partiale.
En revanche, la Chambre Africaine de l’Énergie a réagi vivement, qualifiant le rapport de l’EIA d’« infondé, partial et diffamatoire ». Son président exécutif, NJ Ayuk, a exprimé son regret que l’EIA utilise « une tragédie humaine pour avancer un agenda idéologique anti-pétrole », ignorant, selon lui, les efforts de Perenco pour renforcer la sécurité, indemniser les familles et coopérer avec les autorités.
Ces révélations jettent une lumière crue sur les pratiques dans l’industrie pétrolière et soulèvent des questions cruciales sur la transparence et la responsabilité des entreprises. Comment les autorités gabonaises et françaises réagiront-elles à ces accusations graves ?