Oragroup au bord du gouffre ?
Le déclassement d’Oragroup fait suite à un échange de dette en difficulté (DDE), un report d’urgence de l’échéance d’un prêt en francs CFA du 28 mai dernier pour éviter un défaut immédiat. Fitch estime cette mesure symptomatique d’une situation financière critique, rendue encore plus précaire par l’échec du rachat du groupe par Vista Bank. Ce retrait a brutalement exposé les fragilités structurelles d’Oragroup, désormais confronté à des échéances imminentes sans garantie de pouvoir les honorer.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : un résultat net négatif de -44,4 milliards FCFA en 2024 et des capitaux propres qui ont chuté d’un tiers (de 144 à 97 milliards FCFA). Le groupe a dû recourir à des prêts relais pour maintenir sa trésorerie. Fitch a d’ailleurs maintenu sa note de viabilité à « f », la plus basse, soulignant le besoin urgent d’un apport en capital.
Double peine pour Orabank Gabon
Pour la filiale gabonaise, déjà secouée par les critiques envers le management de son directeur général, M. Mevi Carlos Maxime, la situation est d’autant plus préoccupante. La dégradation de la maison-mère vient accentuer l’incertitude et les défis, pouvant affecter la confiance des clients et l’avenir des opérations locales. La probabilité de procédures d’insolvabilité ou de liquidation pour Oragroup est désormais évoquée, jetant une ombre sérieuse sur la pérennité de l’ensemble du groupe.
Avec Eco Matin