Landry Amiang Washington, cyberactiviste incarcéré de 2016 à 2020 pour “outrage au chef de l’État”, et Bertrand Zibi Abeghe, ancien député et opposant, emprisonné six ans à partir de 2016 pour “violences et détention illégale d’armes à feu”, ont lancé des procédures simultanées. Ces actions en justice ont déjà été initiées devant différentes instances à Londres, Washington et Bruxelles, et devraient prochainement l’être à Paris, ciblant personnellement Ali Bongo.
La quête de justice pour les victimes du régime Bongo
Pour Bertrand Zibi, l’objectif est clair : toutes les victimes du régime Bongo doivent obtenir justice. Il a décrit avec force la souffrance endurée par le peuple gabonais durant le demi-siècle de pouvoir des Bongo, insistant particulièrement sur les quatorze années du magistère d’Ali Bongo. « Il y a eu des spoliations. Il y a eu des meurtres arbitraires. Je peux vous dire que la liste est si longue que je ne sais pas comment Ali Bongo peut trouver le sommeil », a-t-il déclaré sur RFI.
Répondant aux plaintes déposées par la famille Bongo, Bertrand Zibi n’a pas mâché ses mots. « C’est l’hôpital qui se moque de la charité. J’ai été torturé. Nous avons été traités comme des bêtes. Moi-même qui vous parle, j’ai passé quatre ans au milieu des malades mentaux et des fous, totalement nu à la prison centrale. C’est ça Ali Bongo : un criminel comme on n’en a plus vu en Afrique depuis belle lurette. Nous nous retrouverons devant les tribunaux et il pourra dire sa part de vérité. Et moi la mienne également », a-t-il asséné.
Alors que la famille Bongo aurait trouvé refuge à Londres, ces actions en justice, intentées par des victimes directes du régime, pourraient bien compromettre leur exil londonien.