Alors qu’il s’apprêtait à troquer son maroquin de ministre pour les bancs feutrés du Sénat, le destin de Pascal Ogowe Siffon a basculé. Ce qui devait être une transition politique classique s’est transformé en une descente judiciaire musclée. L’ancien membre du gouvernement a été interpellé par les forces de l’ordre avant même d’avoir pu prêter serment en tant que parlementaire, le privant ainsi de toute immunité.
Les enquêteurs de la Contre-Ingérence s’intéressent de très près à une enveloppe vertigineuse de 10 milliards de FCFA. Ces fonds, débloqués pour la relance du secteur touristique — un axe prioritaire de la Transition — semblent avoir pris une destination inconnue. L’enquête devra déterminer comment une telle somme a pu être gérée et si des irrégularités massives ont été commises sous la supervision directe de l’ancien ministre.
Un profil controversé dès sa nomination
L’ascension d’Ogowe Siffon au sein du premier gouvernement de la transition n’avait pas manqué de faire grincer des dents dès le départ. Avant d’accéder au portefeuille ministériel, l’homme était surtout connu comme le promoteur de l’établissement Cap Caravane.
À l’époque, sa nomination avait soulevé une vague d’interrogations. Beaucoup pointaient du doigt un conflit d’intérêts flagrant, s’étonnant de voir un opérateur privé du secteur devenir le régulateur de ses propres concurrents.
Plus troublant encore, le nom de Pascal Ogowe Siffon avait été cité de manière répétée lors du procès fleuve de la « Young Team », ces jeunes gravitant autour de Noureddin Bongo Valentin et de l’ancienne Première dame Sylvia Bongo Ondimba.










