Cependant, une source proche du dossier judiciaire au Gabon indique qu’au contraire, la tenue d’un procès truqué n’est « nullement nécessaire » au vu des « preuves accablantes » pesant sur l’ancienne famille au pouvoir. Jusqu’à présent, le président déchu lui-même avait été épargné par la justice.
Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009 avant d’être renversé par un coup d’État le 30 août 2023, est désormais également visé par l’enquête. Selon notre source, « les derniers éléments de l’enquête judiciaire révèlent qu’en dix ans », il aurait reçu des « virements irréguliers sur un de ses comptes d’un montant total de 266 milliards de FCFA ».
L’enquête en cours s’intéresserait également à des activités illégales impliquant des navires. Notre source précise : « Il y aurait des enquêtes en cours autour des bateaux battant pavillon gabonais qui faisaient dans la vente illégale de pétrole et d’autres produits. » Ces bateaux auraient obtenu des « accords sur fond de corruption de la part de hauts dirigeants du régime déchu ».
La justice gabonaise se penche aussi sur les biens mal acquis par Noureddin Bongo Valentin, soupçonné, avec l’ancienne Première Dame, de corruption massive. Notre source mentionne notamment « les villas » de l’ancien coordinateur des affaires présidentielles, « deux appartements » qui « ont été achetés sous fond de rétrocommissions d’équipements militaires ».
À cette saga judiciaire, qui se déroule désormais entre Libreville et Paris, pourraient s’ajouter les accusations d’Ali Bongo contre le nouveau régime, qu’il accuse de tortures. Cependant, ces allégations sont formellement démenties par notre source proche du dossier. « Plusieurs vidéos ont circulé montrant ABO (Ali Bongo Ondimba) fêter son anniversaire avec les membres de sa famille, cela montre qu’il n’était ni torturé ni séquestré », affirme la source, ajoutant que « plusieurs chefs d’État ont rendu visite à ABO dans sa villa à la Sablière ».