S’il est impossible de préciser la date de l’enregistrement clandestin de cette vidéo au bureau d’Oligui Nguema au Palais Rénovation par Noureddin, il semble cependant que la vidéo intervient juste avant le départ en exil du président déchu Ali, Sylvia et Noureddin. Les deux derniers cités ont également la nationalité française. Elle offre une preuve accablante de la connaissance personnelle par l’Élysée de leur statut de détention.
Dans l’échange, Oligui Nguema tente de tempérer les conditions de leur détention post-putsch du 30 août 2023 en insistant sur le fait qu’ils n’étaient pas techniquement derrière les barreaux, mais dans une forme de résidence surveillée coercitive. Il lâche alors la phrase qui incrimine directement le chef de l’État français : “Vous n’étiez pas en prison… Et ça, je le disais même au président Macron. Ils ne sont pas en prison.”
Cette confession confirme l’existence d’une communication directe et personnelle entre le nouvel homme fort du Gabon et le président français. Elle établit qu’Emmanuel Macron a été tenu au courant de la situation extrajudiciaire des deux ressortissants français, et ce, malgré les plaintes déposées en France par leurs avocats pour détention illégale et des présumés actes de torture.
La révélation place la diplomatie française face à ses contradictions. En acceptant la version du numéro un gabonais, selon laquelle Sylvia et Noureddin n’étaient “pas en prison”, le gouvernement français a implicitement validé le caractère arbitraire de leur séquestration, plutôt que d’exiger une procédure judiciaire normale devant garantir un procès équitable à ses deux citoyens pour la manifestation de toute la vérité. La caution de Macron place le gouvernement français comme complice d’une procédure extrajudiciaire, donnant du grain à moudre à tous ceux qui pensent que le procès du 10 novembre est un procès politique et qui ne permettra pas la manifestation de la vérité sur les quatorze ans de magistrature d’Ali Bongo.
L’implication personnelle d’Emmanuel Macron dans la connaissance de cette détention clandestine soulève de sérieuses questions éthiques et politiques, jetant une ombre sur la transparence des relations entre la France et ses anciennes colonies.










