Une architecture parlementaire incohérente
Pour l’ancien sénateur, le malaise qui entoure le vote de cette nouvelle taxe n’est que la face visible d’un problème plus profond : l’absence de légitimité homogène au sein du Parlement. Michel Ondoungou Lounda n’a pas mâché ses mots en décrivant une institution hybride où cohabitent des élus et des personnalités nommées.
« Il y a beaucoup de bricolage dans nos institutions et malheureusement le Gabon est en train de se singulariser », a-t-il déploré. Pour lui, cette cohabitation entre députés élus et sénateurs nommés crée un déséquilibre fondamental : « On n’a pas le même statut parce qu’on n’a pas la même légitimité. Et pourtant, nous devons voter les mêmes lois. »
Un flou juridique sur la rentrée parlementaire
L’autre point de rupture soulevé par le leader de Réagir concerne la procédure même du vote de la veille. Michel Ondoungou Lounda a vivement questionné la validité de la session en cours, rappelant que la Constitution prévoit des vacances parlementaires et qu’aucune rentrée solennelle n’a été officiellement constatée.
Face à ce qu’il qualifie d’amateurisme législatif, il estime que l’exécutif aurait dû passer par une loi d’habilitation pour légiférer par ordonnance plutôt que de solliciter un vote parlementaire qu’il juge juridiquement fragile. Sa sentence est tombée tel un couperet :
« Nous en paierons le prix »
Au-delà de l’aspect technique, c’est une mise en garde solennelle que Michel Ondoungou Lounda a adressée aux autorités et à la classe politique. En saluant au passage le « courage » des parlementaires qui se sont abstenus, il les a invités à se défaire des intérêts partisans pour ne penser qu’au mandat confié par le peuple : « Le pays est dans une phase très très très délicate. Et malheureusement, nous en paierons le prix », a-t-il conclu, laissant entendre que ce « bricolage » institutionnel pourrait avoir des conséquences sociales et politiques lourdes pour la suite de la transition.








