En matérialisant l’application de l’article 123 de la Constitution, les autorités ont dévoilé la composition d’une Cour qui se veut désormais le socle de la normalisation démocratique.
Contrairement à la Cour Constitutionnelle de Transition (CCT) dont les membres émanaient de la seule volonté du Chef de l’État, cette nouvelle mouture repose sur un partage des pouvoirs de nomination.
Cette architecture institutionnelle inédite répartit les neuf juges entre le Chef de l’État, le Sénat, l’Assemblée nationale et le Conseil supérieur de la Magistrature.
Un tel mécanisme vise à garantir une pluralité réelle au sein de la « Haute juridiction », l’érigeant en véritable arbitre indépendant du fonctionnement des pouvoirs publics.
L’analyse de la liste des nouveaux « sages » révèle un dosage subtil entre expertise confirmée et renouveau. Trois figures clés de la période de transition conservent leur siège, notamment Dieudonné Aba’a Owono, qui est non seulement reconduit comme juge mais également maintenu dans ses fonctions de président de la Cour constitutionnelle.
Il reste accompagné d’Euloge Moussavou Bouassa Dékérinzambi et d’Afrikita Dolorès Agondjo. Leur maintien suggère une volonté de stabiliser la jurisprudence après les réformes majeures menées entre 2023 et 2025.
À l’inverse, six nouveaux visages font leur entrée, actant le départ de personnalités comme Roger Patrice Nkoghe ou Christian Bignoumba Fernandez. Parmi les entrants, on note l’arrivée de Joseph Owondault Berre, Aurélie Scholastique Essiwanguénda Rembonguino, Solange Marthe Nguiakié, Valentin Lossangoye, Sosthène Lékogho et Mold Mossala Mounguéngui.
Le principal défi de ce collège sera de restaurer durablement la confiance des justiciables. Longtemps critiquée sous l’ère Mborantsuo, l’institution doit aujourd’hui prouver son impartialité. En pleine phase de normalisation, ces magistrats et juristes portent une responsabilité immense puisqu’ils doivent assurer la constitutionnalité des lois et garantir, en dernier ressort, la transparence et la sincérité des futurs scrutins électoraux.
L’enjeu est désormais de transformer la Cour en un rempart inébranlable de l’État de droit, marquant ainsi la réussite de la transition.










