Un impôt aveugle et sans contrepartie
La TFH est une taxe forfaitaire. Cela signifie que le montant est fixe et ne dépend ni de la valeur réelle de l’habitation, ni du revenu de l’occupant, mais uniquement de la zone géographique. C’est là que l’injustice frappe le plus durement.
Pour les habitants des Zones 3 et 4 du Grand Libreville (tarifs de 3 000 FCFA et 1 000 FCFA respectivement), la pilule est difficile à avaler. Ces zones sont définies comme “en cours d’aménagement” ou “non aménagées/rurales”. En clair, ce sont souvent des quartiers où les populations financent elles-mêmes l’accès à l’eau, à l’électricité, et où l’état des routes est déplorable.
Le paradoxe amer : Le gouvernement impose une taxe pour l’habitation à des citoyens qui, en plus, financent eux-mêmes les services publics essentiels. Payer 1 000 FCFA de taxe pour une habitation sans route asphaltée ni collecte d’ordures régulière, c’est payer cher pour… le manque de développement.
Un empilement de taxes qui asphyxie les ménages
Ce qui rend l’instauration de la TFH particulièrement insoutenable, c’est qu’elle vient s’ajouter à une série d’augmentations et de créations de taxes déjà effectives ou annoncées. Le Gabonais moyen voit son coût de la vie exploser sous l’effet cumulé des mesures suivantes.
L’augmentation de 5% sur les services de télécommunications impacte directement la consommation quotidienne de données et de crédit, un besoin de première nécessité pour la communication et le travail. Une nouvelle contribution comme la Taxe Environnementale est introduite, et ses modalités d’application et l’impact sur le prix des biens de consommation finale restent une source d’inquiétude pour les consommateurs. Enfin, l’arrêt de la gratuité des transports publics représente un coût supplémentaire non négligeable pour des milliers de travailleurs et d’étudiants qui dépendent de ce service pour se déplacer quotidiennement.
En additionnant la TFH, les nouvelles taxes, et la fin d’un avantage social essentiel comme la gratuité des transports, le cadeau de fin d’année du gouvernement se traduit par une véritable saignée dans le budget des familles.
La crainte d’une mauvaise utilisation des fonds
L’objectif affiché de la TFH est d’assurer l’autonomie financière des communes. Cependant, les Gabonais sont en droit de se demander si cet argent frais sera réellement réinvesti dans l’amélioration de leur cadre de vie.
Sans garantie de transparence ni d’affectation claire et contrôlée des fonds, la TFH risque d’être perçue par les contribuables comme une simple manœuvre de remplissage des caisses de l’État central, sans bénéfice direct pour la qualité de vie des quartiers et des provinces. Le gouvernement semble vouloir résoudre ses problèmes budgétaires sur le dos du citoyen.










