Trois années d’impasse budgétaire
Le Professeur Jean Louis Nkoulou Nkoulou, président de la CGEUP, a fait part de son désarroi le 17 octobre 2025, dressant le bilan amer de trois années de créances impayées s’étalant sur les périodes 2023-2024, 2024-2025, et l’année académique en cours (2025-2026). Cette paralysie budgétaire frappe de plein fouet les institutions privées, menaçant directement leur capacité à fonctionner.
« Cette situation persiste depuis près de trois années déjà. Face à cette instabilité financière grave qui menace la continuité de nos activités de formation de qualité et impacte directement l’avenir de nos étudiants et donc de nos établissements », a-t-il affirmé, soulignant que cette crise majeure survient au début de la rentrée universitaire de la “cinquième République”, période où la stabilité institutionnelle est primordiale.
Les pistes de solution restent sans réponse
Consciente des difficultés de trésorerie de l’État, la CGEUP n’est pas restée passive. Le bureau a soumis aux autorités compétentes des propositions concrètes et pragmatiques. La plus innovante prévoyait de solliciter des institutions financières pour régler l’arriéré de dettes et mettre en place un mécanisme de financement stable. La seule condition posée était une lettre de garantie gouvernementale.
Cette solution, qui aurait permis de résoudre la crise à court terme tout en sécurisant les investissements pédagogiques futurs, n’a malheureusement pas abouti. Le Professeur Nkoulou a reconnu l’impasse : « à ce stade, cette proposition ne semble pas recueillir l’assentiment des autorités rencontrées. »
Un appel direct au Chef de l’État
Face à l’échec des démarches administratives, la CGEUP se tourne vers le sommet de l’État. Le Professeur Nkoulou a adressé un appel direct à Son Excellence Brice Clotaire Oligui Nguema : « Nous sollicitons humblement le regard compatissant du Président de la République, Chef de l’État, Chef du Gouvernement, […] afin qu’il nous aide à trouver, dans les meilleurs délais, une issue favorable à cette crise. »
En parallèle, et en ultime recours pour assurer la continuité des cours, la CGEUP envisage une mesure inédite : solliciter les parents des étudiants boursiers pour préfinancer temporairement les frais de scolarité, avec la promesse d’un remboursement par l’État ultérieurement.
Malgré cette situation de quasi-faillite imposée, les établissements privés réaffirment leur engagement à former les futurs cadres du Gabon, participant ainsi activement à la transformation locale des ressources humaines et à l’atteinte de la souveraineté économique du pays. Un engagement paradoxalement mis en péril par le non-respect des engagements financiers de l’État.