Me Essola Efountame dénonce clairement une tentative d’intimidation et pose la question centrale de la reconnaissance professionnelle et du pluralisme dans le domaine juridique.
Au cœur du différend, l’interprétation de l’usage du titre « Maître ». Le Barreau semble revendiquer l’exclusivité de cette appellation, une assertion que la juriste réfute avec force.
« Les greffiers, les huissiers, les notaires, les conseils juridiques s’appellent Maître. C’est un usage de tradition juridique, non un monopole », a martelé Marlène Fabienne Essola Efountame.
Pour elle, la démarche du Barreau du Gabon n’est rien de moins qu’une « déclaration de guerre au pluralisme professionnel ». Elle rappelle que la profession de conseil juridique est légale et réglementée par la loi n⁰2/88, et qu’elle est placée sous la tutelle directe du ministère de la Justice, et non sous celle du Barreau.
S’appuyant sur la hiérarchie des normes, Me Essola Efountame a insisté sur le fait que les conseils juridiques ne sont pas des professionnels « illégaux ni subalternes » mais des acteurs judiciaires à part entière qui « assistent et représentent les justiciables au même titre que les avocats ». Forte de ses compétences et de son arrêté ministériel, elle considère que la mise en demeure du bâtonnier constitue un « excès de pouvoir manifeste » et un « courrier caduque sans aucune valeur juridique ».
Elle voit derrière cette controverse une tentative plus profonde d’instaurer un « monopole néo-corporatiste » qui entraverait l’accès au droit pour les Gabonais. La juriste a déploré les « nombreuses humiliations » subies par ses confrères devant les juridictions, qu’elle attribue à une méconnaissance délibérée de leur profession. « Nous ne sommes pas des usurpateurs. Nous sommes une réponse légale et légitime aux besoins des Gabonais », a-t-elle affirmé.
Critiquant la précipitation du Barreau qui lui a signifié l’acte « le lendemain de [son] direct » sans procéder aux vérifications d’usage auprès du Ministère, Marlène Essola Efountame a appelé son autorité de tutelle à réaffirmer son rôle face à ce qu’elle perçoit comme une remise en cause institutionnelle.
Tout en déplorant la tension, elle a souligné son attachement à l’apaisement et au respect mutuel entre les acteurs judiciaires : « Nous sommes tous auxiliaires de justice. Nous n’avons pas vocation à nous faire la guerre ».
En conclusion, la juriste a réitéré son engagement à exercer sa profession, rappelant qu’elle n’a « aucune ambition de devenir avocate » et qu’elle souhaite simplement « exercer en paix, dans le respect des textes et des hommes », espérant que ce débat permette de « rétablir la vérité, la paix et la dignité » de tous les professionnels du droit au Gabon.










