Dès les premières heures, l’atmosphère autour du palais de justice a reflété l’enjeu colossal de cette affaire, perçue comme la première grande épreuve de la rupture promise par les nouvelles autorités.
Sécurité maximale et les rôles au cœur des débats
Libreville a été soumise à un dispositif sécuritaire d’une ampleur rarement vue, avec un périmètre strict mis en place par les forces de sécurité. Ce déploiement massif souligne la tension palpable qui entoure ce jugement, le plus médiatisé de l’histoire récente du pays.
Si les figures centrales Sylvia et Noureddin Bongo n’ont pas comparu – ils seront jugés par contumace –, les autres membres de la « Young Team » étaient présents, faisant face à la Cour.
Parmi eux, Ian Ngoulou, ancien directeur de cabinet de Noureddin, souvent présenté comme une figure centrale dans la gestion des fonds controversés du régime. À leurs côtés, Abdul Oceni Ossa, considéré comme le bras droit de Noureddin Bongo Valentin, est poursuivi pour son rôle présumé dans l’orchestration des flux financiers illicites, tout comme Mvourandjami Cyriaque, autre membre influent de la cellule. Mais aussi, l’ancien patron de la communication présidentielle, Jessy Ella Ekogha, ou encore l’aide de camp de Sylvia, Kim Park.
Reprise de l’audience et auditions ciblées
L’ouverture des débats a été brièvement suspendue suite à l’absence de Saliou Mouhamed Ali, ancien directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo. Les tensions se sont apaisées lorsque la Cour a confirmé que l’accusé sera finalement présent dès l’ouverture de l’audience ce mercredi 12 novembre.
Après les suspensions et d’âpres échanges sur la légalité des procédures, la Cour reprend ses travaux ce matin à 10 h 30 avec les plaidoiries de la partie civile, relançant ainsi le calendrier judiciaire serré qui court jusqu’à vendredi.
Le procureur général a, par ailleurs, proposé la dissociation du dossier des accusés jugés par contumace de celui des prévenus comparants. Le calendrier des auditions a été fixé : à partir de mercredi, les accusés seront entendus tour à tour. Le procureur de la République a également sollicité que quelques-uns d’entre eux soient entendus dès demain. Ils seront auditionnés au titre de simples renseignements, conformément à l’article 249, une étape cruciale pour éclairer la Cour avant le verdict.
Pour la défense, comme l’a souligné Me François Meye, interrogé par GabonReview, l’objectif est clair : la « manifestation de la vérité » judiciaire et sociale. L’avocat a toutefois soulevé la question des irrégularités présumées dans la composition de la cour, qu’il qualifie de violation de la loi.i
Ce procès de quatre jours est désormais au cœur de l’actualité nationale. Les accusés seront fixés sur leur sort le 15 novembre prochain.










