Le critique reconnaît l’importance de la nouvelle taxe d’habitation pour financer les collectivités locales (voirie, réseaux divers, collecte des ordures). Toutefois, il dénonce une absence d’équité dans son mode de prélèvement. « Cet impôt manque d’équité parce que prélevé sur les factures d’électricité, il va impacter toutes les familles gabonaises… Tous les Gabonais ne sont pas égaux devant les impôts », déclare-t-il, soulignant que le pays est composé de populations aux niveaux de richesse très différents. Il est injuste de taxer tout le monde de la même manière, d’autant plus que les fonctionnaires attendent toujours la revalorisation de leur salaire. Il estime que, dans le contexte économique difficile actuel, la création de ce nouvel impôt est « arrivée trop tôt » et revient à « mettre la charrue avant les bœufs ».
Avant de créer des impôts qui affectent le pouvoir d’achat des citoyens, Guillou Bitsutsu-Gielessen estime que le gouvernement aurait dû se concentrer sur l’amélioration des impôts existants et explorer des domaines à fort potentiel de recettes. Il pointe du doigt les géants du web comme Google, Meta, Netflix et Canal+ qui génèrent des revenus colossaux au Gabon sans y être physiquement implantés ni y payer d’impôts adéquats. Il suggère de créer un impôt sur le numérique pour taxer les revenus générés par ces groupes et faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’État.
L’analyste appelle également à cibler les grandes fortunes. Il dénonce le fait que les milliardaires et les détenteurs de grandes fortunes immobilières contribuent très peu, voire pas du tout, aux recettes fiscales nationales. Il propose d’instituer un impôt sur la fortune pour s’assurer que ceux qui ont le plus de moyens participent au financement des dépenses publiques.
Une troisième voie explorée serait d’instaurer un impôt sur la pollution pour les activités qui ont un fort impact environnemental sur le pays, notamment les activités extractives.
Enfin, le critique attire l’attention sur les grands groupes étrangers et les communautés commerciales qui réalisent d’énormes bénéfices. Il estime que 1,5 milliard de bénéfices sont sortis du pays et que ces profits commerciaux ne sont pas investis localement. Selon Bitsutsu-Gielessen, en s’attaquant à ces flux financiers qui sortent du territoire, le Gabon pourrait augmenter ses recettes de manière significative sans pénaliser les populations déjà en difficulté. Il fallait « explorer les différentes voies » avant de s’attaquer au portefeuille du Gabonais.










