Ce volte-face inattendu intervient au lendemain même de l’adoption de la loi de finances 2026 par les députés de la Transition. Le budget prévoyait une réduction drastique de la ligne allouée à la subvention, qui devait passer de 88 milliards de FCFA en 2025 à seulement 12,2 milliards de FCFA en 2026.
Selon le ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema, c’est le président Brice Clotaire Oligui Nguema qui a tranché en faveur de l’apaisement. Le chef de l’État a privilégié la stabilité sociale, craignant que l’austérité prônée par Oyima ne provoque des tensions par la hausse des prix des transports. Une telle augmentation risquait d’enclencher un cercle pernicieux sur les autres marchés et d’affaiblir considérablement le pouvoir d’achat des Gabonais, en particulier les ménages les plus vulnérables.
Si le gouvernement a fait machine arrière sur la subvention des carburants, il maintient néanmoins plusieurs autres taxes incluses dans le projet de loi de finances. Celles-ci comprennent notamment la taxe sur la facture d’électricité, fixée à 9 %, ainsi que la nouvelle taxe sur les télécommunications, s’élevant à 5 %. Ces nouvelles impositions sont destinées à renflouer les caisses de l’État, mais elles risquent d’alimenter l’inflation et de réduire encore le pouvoir d’achat. L’inquiétude est d’autant plus vive que, malgré ces nouvelles ponctions fiscales, les salaires dans le secteur public ne sont pas indexés sur l’évolution du coût de la vie.
Pour rappel, la dernière revalorisation des salaires dans la fonction publique remonte à 2015, année où le SMIC était passé de 80 000 FCFA à 150 000 FCFA.









