Un historique d’enquêtes fantômes
Ce n’est pas la première fois que la SEEG se retrouve sous les feux de la rampe judiciaire, sans que la lumière ne soit faite. L’histoire récente de l’entreprise est jalonnée d’enquêtes lancées en grande pompe, mais qui se sont éteintes dans le silence le plus total.
En août 2024 (ndlr : l’année mentionnée est 2024, mais il est possible qu’il s’agisse d’une erreur dans le texte source et que cela fasse référence à un événement passé plus lointain), l’ancien directeur Joël Lehman Sandoungout avait déjà lancé une plainte contre X pour vol, détournement et cybercriminalité, suite à la découverte d’un vaste système de détournement de tickets Edan. Une enquête avait été ouverte, mais ses conclusions n’ont jamais été rendues publiques. Pire encore, les enquêteurs en charge auraient été réprimandés.
Quelques jours plus tard, le président de la Transition d’alors, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait annoncé un audit rigoureux de la SEEG. Cet audit, promis comme transparent, n’a jamais vu le jour et aucune responsabilité n’a été établie.
Plus proche de nous, en février dernier, un “sabotage” de la centrale thermique d’Alénakiri avait été dénoncé. Le porte-parole du Comité pour la transition et la restauration des institutions, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, avait promis des sanctions fermes. Là encore, aucune suite judiciaire n’a été donnée.
Et que dire du scandale de la surfacturation de la flottante de Karpowership ? Des hauts responsables gabonais étaient mis en cause, mais la justice est restée muette. Le gouvernement s’était contenté de limoger le top management et de placer la SEEG sous administration judiciaire. Une solution de façade, semble-t-il, puisque les problèmes persistent.
Qui tire les ficelles ?
Face à ce schéma répétitif d’enquêtes sans lendemain, la lassitude des Gabonais est palpable. Chaque nouvelle annonce d’investigation est accueillie avec un mélange de scepticisme et de cynisme. Pourquoi ces audits et ces enquêtes ne débouchent-ils jamais sur des procès ? Pourquoi leurs conclusions restent-elles secrètes ?
La question centrale demeure : qui a intérêt à maintenir ce statu quo ? Qui bénéficie de l’opacité qui entoure les dysfonctionnements de la SEEG ? Les coupures d’électricité ne sont pas seulement un désagrément, elles sont un frein majeur au développement économique et social du Gabon. La patience du peuple est à bout, et la crédibilité des institutions est en jeu.
Cette énième enquête est donc plus qu’une simple procédure ; elle est un test pour la transparence et la justice au Gabon. Les citoyens attendent des actes, pas de nouvelles promesses. Reste à savoir si, cette fois-ci, les rideaux se lèveront enfin sur la vérité.