Cette sortie intervient alors que la Taxe Forfaitaire d’Habitation a été officiellement adoptée la semaine dernière, et ce, malgré une vague de critiques acerbes émanant de l’opposition et d’une large partie de l’opinion publique.
Alors que le gouvernement s’efforce de vanter les mérites de cette TFH, présentée comme le remède miracle aux maux des ménages, pour Jean Valentin Leyama, le compte n’y est pas. Interloqué par les arguments avancés dans les médias publics, le militant de REAGIR a rompu le silence pour dénoncer une communication « approximative et absconse ».
Le mirage des 22 milliards
Le gouvernement affirme que la TFH permettra de financer des routes praticables, des écoles de qualité, des hôpitaux modernes et l’électrification du pays. Une promesse que Jean Valentin Leyama juge tout simplement « surréaliste ». Faisant parler les chiffres, l’opposant rappelle que si le budget de l’État s’élève à 4 000 milliards de francs CFA, les besoins de base peinent toujours à être satisfaits. Dès lors, comment une taxe réévaluée à 22 milliards pourrait-elle transformer le pays ?
« Si l’on ne prend que la question de la route, au coût de 1 milliard le kilomètre de bitume, combien de kilomètres seront aménagés avec 22 milliards si l’on y consacrait la totalité de cette ressource ? », s’interroge-t-il avec ironie.
CFU vs TFH : le flou de la décentralisation
L’autre point de friction réside dans la confusion entre la Contribution Foncière Unique (CFU) et la TFH. Initialement, la CFU avait été présentée comme le levier financier de la décentralisation. L’arrivée de la TFH dans ce paysage fiscal soulève, selon Leyama, des questions de cohérence majeures : quel sera l’apport réel pour les collectivités locales face à l’immensité de leurs besoins ?
Un État à court de souffle ?
Pour l’ancien député, derrière ces nouveaux impôts se cache une vérité moins reluisante : la santé financière précaire de l’État gabonais. Il accuse le pouvoir de multiplier les prélèvements pour masquer un « train de vie dispendieux » et un recours excessif à l’endettement.
Le militant craint surtout que ces fonds ne se perdent dans les méandres du Trésor public. Une fois encaissé, cet argent n’est, selon lui, « ni identifiable, ni bloqué », ce qui permettrait à l’État de l’utiliser pour ses dépenses courantes plutôt que pour les infrastructures promises aux citoyens.
Entre « honnêteté » budgétaire et promesses de développement, le débat sur la fiscalité est loin d’être clos.










