Cette prise de position est d’autant plus significative que le leader du MPC souligne son engagement passé : “Mon parti le MPC et moi avions répondu à l’appel du candidat Oligui Nguema en signant la charte du rassemblement des Bâtisseurs. Nous avons soutenu et battu campagne pour Oligui Nguema”, rappelle-t-il dans sa déclaration, mettant en lumière le contraste entre ce soutien et son évaluation actuelle de la composition gouvernementale.
Selon le président du MPC, malgré cet alignement durant la campagne, le nouveau gouvernement, loin d’incarner la rupture attendue, “nous maintient toujours dans la 4ème république”. Il s’interroge sur la compatibilité de cette équipe avec la promesse de “Renouveau démocratique” faite par le Président Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son investiture. “Comment peut-on encore parler de renouveau démocratique lorsqu’on retrouve dans ce gouvernement des têtes d’affiche de l’ère Omar Bongo ou encore d’Ali Bongo ?” questionne-t-il.
Guillou Bitsutsu-Gielessen met également en doute la capacité de ce gouvernement à concrétiser l’engagement présidentiel de “Servir et unir tous les Gabonais”. Pour le leader du MPC, l’objectif d’unité est compromis “quand ce sont toujours les mêmes familles, les mêmes hommes qui sont aux affaires quel que soit le changement de régime”.
La présence de militaires au sein de l’exécutif est un autre point soulevé par la tribune. Tout en reconnaissant la noblesse de l’engagement militaire comme “une vocation à servir le drapeau national”, Bitsutsu-Gielessen déplore la nomination de “3 officiers supérieurs des forces de défense” à des postes ministériels “en lieu et place de civils”.
Enfin, le président du MPC exprime son scepticisme quant à la capacité du gouvernement à mener la “refondation de l’action publique” annoncée, avec ses priorités affichées comme la lutte contre la vie chère, la réforme institutionnelle et la relance économique. Il se demande comment le président Oligui Nguema pourra atteindre ces objectifs avec “ces dinosaures qui n’ont rien apporté de bons dans les régimes précédents”, ajoutant à cela la présence de ministres au bilan jugé insuffisant lors de la transition.
Concluant sur un ton d’avertissement, Guillou Bitsutsu-Gielessen rappelle au chef de l’État que son élection “est un plébiscite porté par un peuple fragilisé socialement qui porte d’énormes espoirs en Lui”. “Il n’a pas droit à l’erreur”, insiste-t-il, avant d’implorer l’assistance divine pour le président et le Gabon.
Cette prise de position du MPC, émanant d’un signataire de la “charte du rassemblement des bâtisseurs”, illustre les premières fractures dans l’appréciation de la nouvelle équipe gouvernementale et met en lumière les défis politiques et les attentes considérables auxquels le Oligui Nguema et son gouvernement devront faire face, y compris parmi ses soutiens de la veille.