Le rapport de l’état de l’économie gabonaise comptant pour le quatrième trimestre 2023 est sans appel, le secteur bois se porte au plus mal pour la première fois depuis 2010, après des années de croissance.
Si la note conjoncturelle de la direction générale de l’économie et de la politique fiscale cite comme facteur exogène la baisse de la demande mondiale de bois ouvré pour justifier la contraction de l’exploitation forestière, elle explique en grande partie cette chute par la baisse des activités à la GSEZ de Nkok.
« L’indice de production de grumes a décroché de 28,1% au quatrième trimestre 2023 par rapport au trimestre précédent. La chute constatée fait suite à la forte contraction de la demande, notamment celle émanant de la zone de Nkok qui absorbe l’essentiel de la production nationale de grumes. », fait savoir la direction générale de l’économie et de la politique fiscale.
En 2023, « la production de grumes a chuté de 24,5% en raison des problèmes logistiques, mais également de la baisse de la demande des industries locales sur la période. », peut-on lire.
Au lendemain du coup d’Etat militaire, une vague de contestation sociale avait secoué la GSEZ, bloquant plusieurs jours les activités au sein de cette zone. Des vagues d’interpellations par le nouveau pouvoir avait également conduit au départ de plusieurs chefs d’entreprise, en grande majorité des asiatiques, mettant en arrêt ou à la fermeture définitive d’usine. Une situation qui avait obligé le premier ministre de la transition, Raymond Ndong Sima à intervenir pour calmer la tension entre travailleur et patron.
Entre 2010 et 2021, l’économie forestière gabonaise a augmenté de près de 400%, tandis que le nombre d’emplois dans le secteur est passé de 8 400 en 2010 à 30 000 en 2022. Ce dynamisme résultait de la croissance de la filière bois, dont la contribution au PIB national était passée de 116 milliards FCFA à 444 milliards FCFA en seulement 11 ans.