Dans un entretien exclusif accordé au journal L’Aube, Harold Leckat n’a pas mâché ses mots. Le différend opposant GMT à la CDC, dirigée par Marius Issa Nkori, n’est pas, selon lui, un simple litige administratif. Il est le symptôme d’un mal plus profond : le non-respect des engagements contractuels de l’État envers les entreprises locales. “Ce sont des dirigeants publics qui, une fois nommés, s’asseyent sur des contrats valablement signés”, a-t-il affirmé, pointant du doigt une pratique qui “casse l’élan entrepreneurial” et “ruine la confiance”.
Le cœur du problème réside dans le refus de la CDC d’honorer un contrat pourtant signé, exécuté et fiscalement validé avec GMT. La CDC refuserait de payer des prestations qui ont déjà été validées par l’administration fiscale et sur lesquelles des taxes ont déjà été prélevées. “Un pays sérieux ne laisse pas des fonctionnaires décider à la place des juges si un contrat est valable ou non”, a-t-il tranché, en appelant à un arbitrage présidentiel pour résoudre cette impasse.
Harold Leckat met également en lumière ce qu’il perçoit comme un “double discours” au sein des institutions publiques. Alors que la CDC invoque des difficultés financières pour justifier le blocage du paiement, elle aurait, selon ses sources, versé des rémunérations à un ancien président de son conseil d’administration. Ces paiements seraient en violation du décret présidentiel n°0087/PR/MBCP du 30 mars 2021, qui plafonne les salaires dans les établissements publics. “D’un côté, on étrangle les PME ; de l’autre, on engraisse les retraités de la République”, a-t-il déploré, soulignant une flagrante incohérence entre les discours et les actes.
Pour Harold Leckat, ce combat dépasse le simple contentieux commercial. “Ce combat est celui de toute une génération”, a-t-il martelé. Dans une République qui se veut nouvelle, le respect des contrats doit devenir la norme et non l’exception. Il s’agit, selon lui, non seulement d’un test de cohérence politique pour le gouvernement de transition, mais aussi d’un enjeu majeur pour la souveraineté économique du Gabon.