Vendredi dernier, lors de sa déclaration de presse, le Procureur général a cherché à apaiser les critiques en rappelant que d’autres figures impliquées dans les mêmes procédures judiciaires avaient déjà bénéficié de mesures similaires, citant notamment Jessye Ella Ekogha, Steeve Nzegho Dieko, Jordan Camuset et Gabin Otha-Ndoumba. Pourtant, le nom de Kim Oun, assigné à résidence en septembre 2024 au même titre que Nzegho Dieko et Camuset, est resté étonnamment absent de ses explications.
L’image de Kim Oun face à une malle débordant de liquidités, diffusée au lendemain des arrestations du 30 août 2023, avait pourtant marqué les esprits. Il avait déclaré que la somme appartenait à la cellule financière de Sylvia Bongo, et que ce bureau était directement rattaché à l’épouse d’Ali Bongo. Ses déclarations énigmatiques sur la destination et la gestion de cet argent avaient soulevé de nombreuses questions quant à son rôle au sein de la « Young team »
Dès lors, l’omission de son cas par le Procureur général interroge. Plusieurs scénarios se dessinent en filigrane : une discrète exfiltration vers la Corée du Sud ? Un maintien en détention à la prison centrale de Libreville aux côtés d’autres figures déchues comme Ian Ghislain Ngoulou et Cyriaque Mvourandjiami ? Ou une autre mesure, restée jusqu’à présent inconnue du public ?
Pour rappel, Kim Oun avait été arrêté avec onze autres personnes suite au coup d’État du 30 août 2023. Si deux d’entre elles avaient rapidement été mises hors de cause, dix avaient été inculpées, dont trois placées sous résidence surveillée : Steeve Nzegho Dieko, Jordan Camuset et… Kim Oun.
Le silence assourdissant des autorités judiciaires concernant le sort de cet acteur clé contraste vivement avec la communication entourant d’autres personnalités de l’ancien régime. Cette opacité pourrait alimenter les spéculations et soulever des doutes quant à la transparence et à l’équité du traitement réservé aux différentes personnes impliquées dans cette période de transition politique délicate pour le Gabon. La lumière sur la situation de Kim Oun apparaît désormais comme un impératif pour une information complète et une justice perçue comme impartiale.