Au fil des panels et des échanges, un éventail de thématiques majeures a été scruté avec attention : les défis prégnants du logement au sein des nations francophones, marqués par une urbanisation galopante, un déficit structurel de logements décents et une précarité foncière persistante. L’accent a également été mis sur les réformes juridiques impératives et le rôle cardinal de la puissance publique dans la régularisation des titres et la sécurisation du foncier. La nécessité de produire davantage, avec célérité et à un coût maîtrisé, en intégrant les avancées techniques et les innovations sociales, a également alimenté les débats. Enfin, une confrontation de perspectives sur les modèles de financement, depuis l’implication des institutions internationales jusqu’ à la mobilisation du secteur privé et des collectivités territoriales, a enrichi les réflexions.
Un fait saillant de cette édition réside dans la signature d’un protocole d’accord d’une portée historique entre la Fédération des Promoteurs Immobiliers de l’Afrique Centrale (FPIAC) et son homologue de l’Afrique de l’Ouest (FPIAO). Cet engagement formel inaugure une ère nouvelle de coopération interrégionale, visant à mutualiser les expertises, à faciliter la mobilité des opérateurs, à partager les pratiques exemplaires et à initier des projets communs d’envergure. Ce protocole traduit l’aspiration des professionnels du secteur à s’unir afin de relever collectivement les défis inhérents au logement au sein de l’espace francophone africain.
Hermann Kamonomono, président du RHF, a prononcé un vibrant plaidoyer : « Le logement abordable constitue une urgence sociale impérieuse. Nos efforts doivent se perpétuer bien au-delà de la présente conférence. » Il a souligné avec insistance la pression croissante exercée par l’urbanisation rapide sur l’offre foncière, les services de base et les infrastructures urbaines. Selon lui, « le logement abordable doit être appréhendé comme un levier économique structurant, un facteur de stabilisation sociale et un catalyseur de croissance… » Il a étayé ses propos par des chiffres alarmants : quatre millions de personnes mal logées en France, un déficit de cinq cent mille logements en Haïti et un manque de trois millions et demi d’unités dans l’espace UEMOA. Face à ce constat préoccupant, il a lancé un appel pressant à une mobilisation accrue des ressources et à une coopération internationale renforcée.
Ludovic Megne Ndong, Ministre gabonais du Logement, a rappelé avec conviction : « Conformément à la vision du Président de la République, le logement abordable représente un impératif social fondamental. » Il a ensuite ajouté : « Le gouvernement s’engage résolument à tirer profit des conclusions émanant de cette conférence afin de consolider sa stratégie nationale de l’habitat, notamment en faveur du plus grand nombre. »
Cette édition a jeté les fondations de nouvelles alliances, a consolidé les réseaux de coopération et a permis la formulation de plusieurs recommandations pratiques, parmi lesquelles : la nécessité d’élaborer des politiques nationales de financement intégrant les besoins des ménages les plus vulnérables ; la création de mécanismes fiscaux incitatifs à destination des promoteurs et investisseurs engagés dans le logement abordable ; et l’importance cruciale d’une ingénierie foncière robuste et d’un accès sécurisé au sol.
Rendez-vous à la Prochaine Édition
La 57ème Conférence annuelle du RHF s’achève, mais la tâche demeure. Les acteurs du secteur repartent animés d’un objectif commun : transmuer les idées partagées à Libreville en actions concrètes sur le terrain, au service d’un habitat digne, durable et accessible à tous. Le cap est désormais mis sur la 58ème édition, qui se tiendra au Maroc en mai 2026.