Deux mois seulement après son investiture et l’entrée du Gabon dans sa 5e République, sa présence était un signe fort du retour officiel du pays au sein de l’Union africaine, concrétisé le 30 avril 2025.
Ainsi, Oligui Nguema a tenu à remercier chaleureusement son homologue équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, pour son invitation et l’accueil exceptionnel réservé. Il a également salué l’organisation impeccable du sommet, y voyant une preuve de la capacité de l’Afrique à se mobiliser pour ses propres priorités.
Une transition réussie et un engagement démocratique renouvelé
Oligui Nguema a rappelé que le retrait temporaire du Gabon de l’UA avait été la conséquence d’événements exceptionnels, mais qu’il avait permis de « poser les fondations d’une nation plus juste, plus inclusive, démocratique et résolument tournée vers l’avenir ». Malgré cette période délicate, les liens de fraternité et de solidarité avec le reste du continent n’ont jamais faibli.
Si Oligui Nguema a confirmé la tenue des élections législatives et locales le 27 septembre 2025, marquant le retour définitif à l’ordre constitutionnel, il a aussi exprimé son souhait de voir les autres pays africains en transition bénéficier du même soutien de l’Union Africaine. Le Gabon, qui a participé activement à la construction du panafricanisme, retrouve aujourd’hui sa place, fort d’un « état d’esprit plus apaisé, réformé, avec un sens de responsabilité et d’engagement plus élevés envers l’Afrique ».
Dans cet élan panafricain, Oligui Nguema a proposé à ses pairs d’accueillir la 9e Réunion de Coordination de l’Union Africaine en juillet 2027 à Libreville.
Une Afrique unie face aux défis mondiaux
Face aux bouleversements économiques, géopolitiques, climatiques et technologiques actuels, Oligui Nguema a martelé que l’Afrique doit « parler d’une seule et même voix » pour exploiter pleinement son immense potentiel. L’objectif de l’Agenda 2063, qui vise à faire du continent un espace de stabilité, de prospérité partagée et de solidarité renforcée, ne peut être atteint sans une coordination sans faille entre l’UA, les CER et les États membres.
Le Gabon a clairement plaidé pour une intégration régionale plus concrète et axée sur les résultats : faciliter la mobilité des personnes, renforcer l’interconnexion énergétique, assurer la sécurité alimentaire, coordonner la réponse au changement climatique, et faire de la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) un véritable moteur de transformation économique. Oligui Nguema a également insisté sur la nécessité de clarifier les rôles des différentes entités pour éviter les chevauchements et maximiser l’impact de nos actions.
La voix de l’Afrique à l’international
Oligui Nguema a partagé les discussions de son récent mini-sommet à Washington avec le président américain Donald Trump et d’autres dirigeants africains. Lors de cette rencontre, le président gabonais a souligné l’urgence de créer des partenariats équitables et “gagnant-gagnant”, de soutenir l’industrialisation locale et la transformation des ressources naturelles, et d’accompagner les transitions économiques et énergétiques en Afrique avec des engagements concrets et durables, le tout dans un environnement de paix et de sécurité. Concernant l’immigration illégale et l’éventualité d’accueillir des migrants américains en Afrique, il a précisé que chaque État devrait décider souverainement.
Pour une justice réparatrice en Afrique
Enfin, Oligui Nguema a abordé le thème de l’année 2025 de l’UA : « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine à travers les réparations ».
«Il nous engage non seulement à reconnaître les injustices historiques, mais aussi à agir pour restaurer la dignité, promouvoir l’égalité et réparer les fractures structurelles qui freinent notre développement.», a-t-il déclaré à ce propos.
«Au nom du Gabon, je tiens à réitérer notre plein soutien aux initiatives visant à établir un mécanisme panafricain de coordination sur les réparations, ainsi qu’à la création d’un fonds continental pour la justice réparatrice.», a-t-il conclu.