Faute de données démographiques actualisées, le découpage électoral reste quasiment identique au précédent. Une situation qui avait, par le passé, suscité de vives critiques de l’opposition, qui le jugeait favorable au régime d’Ali Bongo. La principale nouveauté réside dans l’ajout de deux sièges de députés spécifiquement dédiés à la diaspora gabonaise à l’étranger.
Avec ces modifications, le futur Parlement de la Ve République verra l’Assemblée Nationale passer de 143 à 145 sièges. Le nombre de sièges au Sénat, quant à lui, reste inchangé à 70.
Pour mieux comprendre ces décisions, nous avons interrogé Jean Valentin Leyama, député de la Transition et membre du parti REAGIR (Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction).
L’absence de nouveau découpage : une question de données
Jean Valentin Leyama a confirmé l’absence d’un nouveau découpage électoral. La raison ? Un manque criant de données démographiques récentes et fiables. Il a expliqué qu’une commission, mise en place en amont par le chef de l’Etat, s’est heurtée à ce problème majeur. Le dernier recensement démographique au Gabon remonte à 2013, et la population a considérablement évolué depuis. Il a souligné l’impossibilité d’établir un découpage électoral juste, qui doit se baser à la fois sur l’organisation territoriale et des données démographiques à jour.
Dans ce contexte, la sagesse a prévalu : il a été décidé de reconduire la répartition existante, en attendant les résultats du prochain recensement. Le député a admis que les injustices précédemment décriées dans la répartition des sièges persistent, faute de données objectives pour les corriger.
Malgré cette reconduction générale, l’ajout de deux sièges pour la diaspora constitue une avancée significative. Cette mesure découle d’une recommandation émise lors du dialogue national. Ces nouvelles circonscriptions s’étendent à la zone Afrique et à la zone Europe, Amérique, Asie et Océanie, offrant ainsi une voix aux Gabonais vivant à l’étranger.
Pour rappel, le calendrier électoral pour les élections de 2025 est désormais établi. Le premier tour des élections législatives se tiendra le samedi 27 septembre 2025, suivi d’un second tour le samedi 11 octobre.
La campagne électorale pour le premier tour débutera le mercredi 17 septembre à minuit et se terminera le vendredi 26 septembre à minuit. Pour le second tour, les candidats auront la possibilité de mobiliser leurs soutiens à partir du mercredi 1er octobre, jusqu’à minuit le vendredi 10 octobre.
Concernant les élections des conseillers départementaux, un tour unique est programmé le 27 septembre, coïncidant avec le premier tour des législatives.
En somme, si cette nouvelle loi marque une ouverture timide envers les Gabonais de l’étranger, elle maintient un statu quo critiqué concernant la répartition des sièges. Le débat sur l’équité du système électoral est donc loin d’être clos, et les regards sont déjà tournés vers les résultats du futur recensement démographique.