Laurence Ndong : De la Communication à la Mer, entre bilan positif et controverse
Laurence Ndong, figure médiatique du précédent gouvernement, quitte le ministère de la Communication pour prendre la tête du nouveau ministère de la Mer, de la Pêche et de l’Économie bleue. Elle cumulera cette fonction avec le rôle crucial de porte-parole du gouvernement.
Son passage à la Communication est marqué par plusieurs réformes notables : l’octroi de 500 postes budgétaires, la migration vers la TNT, la relance de la radio Africa N°1, la réforme de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP), l’adoption du statut particulier des communicateurs, ou encore la création du premier Groupement d’Intérêt Public (GIP) de la République, GIP Poste-TDG Services universels, visant la couverture universelle en radio/TV et Internet. Sous sa houlette, la couverture en radio/TV serait passée de 22% à 66% du territoire, l’accès à l’information a été inscrit dans la Constitution, et le Gabon a gagné 53 places dans le classement de Reporters Sans Frontières sur la Liberté de la Presse, passant de la 94ème à la 41ème place.
Cependant, son départ de la Communication semble également lié à la gestion controversée de la subvention allouée à la presse. De nombreux médias lui ont reproché une opacité et des disparités dans la distribution de cette aide financière, exigeant en vain la publication de la liste des médias bénéficiaires et des montants alloués. Alors qu’elle prend de nouvelles responsabilités, la question de sa reddition des comptes sur ce dossier reste entière. Son successeur, Paul-Marie Gondjout, choisira-t-il la transparence en publiant la fameuse liste ?
Paul-Marie Gondjout : De la Justice à la Communication, un changement sur fond de tensions
Paul-Marie Gondjout, jusqu’alors ministre de la Justice, Garde des Sceaux, prend les rênes du ministère de la Communication et des Médias. Ce changement de portefeuille intervient après une période de relations tendues avec le corps judiciaire.
En janvier dernier, le Syndicat National de la Magistrature du Gabon (SYNAMAG) avait publiquement exigé son départ du gouvernement, l’accusant de laxisme dans le traitement de leurs revendications, notamment concernant l’adoption du nouveau statut des magistrats. Cette situation avait conduit à une grève de plusieurs mois des magistrats et des greffiers, paralysant l’administration judiciaire. Le mouvement avait été suspendu à la veille de l’élection présidentielle du 12 avril dernier, sans que les revendications de fond ne soient réglées. Les tensions avaient atteint un pic lorsque le ministre avait exigé la liste des magistrats ne respectant pas le service minimum, une demande qui avait provoqué l’ire des juges.
Paul-Marie Gondjout est remplacé au ministère de la Justice par Séraphin Akure Davain, qui avait brièvement occupé le poste de ministre de l’Énergie dans le troisième gouvernement de Raymond Ndong Sima. Ce remaniement ouvre de nouvelles perspectives et interrogations quant à la capacité des ministres concernés à relever les défis de leurs nouvelles attributions, tout en gérant l’héritage de leurs fonctions précédentes.