Alors que le Comité pour la transition et la restauration des institutions avaient placé le rétablissement de la confiance avec les bailleurs internationaux comme un de ses principaux engagements, le Gabon ne semble pas convaincre ses partenaires financiers. Une situation qui cristallise les tensions entre le locataire de l’immeuble Arambo et la présidence de la République, quant à la capacité du ministre de l’Economie à regagner la confiance des partenaires internationaux.
Le seul ministre du gouvernement de la transition, qui publie régulièrement les performances de son ministère sur ses réseaux sociaux, désormais sous pression à propos du remboursement de la dette extérieure.
Mays Mouissi « peine de plus en plus à convaincre. Il attire les critiques à la présidence, où l’on s’agace par ailleurs de sa propension à trop communiquer. », fait savoir Africa Intelligence.
Le 30 juin dernier, la Banque mondiale avait suspendu ses décaissements au profit du Gabon, à la suite de nombreux impayés malgré les multiples tentatives de relance sans réponse de l’institutions de Brettons Woods. Libreville avait rapidement réagi en régularisant sa situation financière et en pointant du doigt un problème technique au niveau de la Banque des Etats de l’Afrique centrale.
« Cette justification a peu convaincu à Washington. Car avant d’arriver à la suspension des décaissements, les autorités gabonaises, comme cela est prévu par la procédure, ont été prévenues deux mois auparavant, avec de nombreuses relances. », cite Africa Intelligence.
Selon des informations, le retard dans le paiement de la dette extérieure trouve surtout son origine dans l’enchevêtrement des responsabilités dans le processus des décisions, engendrant à son tour des lourdeurs administratives, entre les trois centres décisionnaires à savoir : le ministère de l’Economie, celui du ministère des Comptes public, et le Palais Rénovation.
Certains connaisseurs décrient l’absence de coordination, et bien souvent la confusion des missions entre ces trois centres de décisions, marqués par des luttes d’influences.
Alors que selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international la dette pourrait atteindre 73,1 % du PIB à fin 2024 et 78,9 % du PIB en 2025, bien au-dessus des 70 % prévus par les critères de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, la mise en place d’une meilleure coordination entre ces trois centres de décision est impérieuse pour respecter les engagements financiers du Gabon auprès des bailleurs internationaux.