La piste équato-guinéenne au cœur de l’affaire
Lors des débats houleux qui se sont déroulés entre le 30 et le 31 juillet 2025, un témoignage clé a mis en évidence une piste jusqu’alors inexplorée. Morelle Avezo, la concubine de l’un des accusés, Laurent Asseko Ella (alias “Banderas”), a révélé un détail crucial. Après l’enlèvement de l’enfant, elle a accompagné son compagnon à Bata, en Guinée équatoriale, pour rencontrer un “grand type équato-guinéen, vivant dans un luxe insolent”. Cette personnalité, identifiée par le ministère public comme Alejandro Envoro, serait un “gros bonnet” dans le pays voisin. Ce témoignage a soulevé une question brûlante : le petit Rinaldi a-t-il été livré à cet individu ?
Une commission rogatoire internationale pour une coopération transfrontalière
Face à cette nouvelle donne, le procureur général, Armand Goussa Landou, et le procureur de la République, Périne Ada Obiang, ont confirmé que la justice gabonaise avait déjà pris les devants. Selon le ministère public, une commission rogatoire internationale a été lancée dès le 18 novembre 2021 par le juge d’instruction du premier cabinet du tribunal de première instance d’Oyem. Cette procédure, qui permet à une autorité judiciaire d’un pays de solliciter l’aide de son homologue à l’étranger, vise à obtenir des informations essentielles sur le rôle d’Alejandro Envoro et sur ce qu’il est advenu de l’enfant.
En dépit de ces efforts, l’enquête piétine, car les accusés eux-mêmes n’ont pas osé confirmer le rôle de cette personnalité. Seul Rodrigue Allogo Assoumou, le chauffeur, a reconnu avoir transporté les deux complices avec l’enfant. Les deux principaux coupables, Lewis Arsène Bekui Ebang et Laurent Asseko Ella, condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, n’ont pas apporté de réponses claires sur le sort de l’enfant.
Ainsi, si la justice gabonaise a pu mettre derrière les barreaux les auteurs de l’enlèvement, elle n’a pas encore mis un terme au calvaire de la famille Abaga. L’espoir de retrouver le petit Anderson Rinaldi repose désormais sur les conclusions de cette commission rogatoire internationale et la coopération entre le Gabon et la Guinée équatoriale.