Si l’appât de potentielles réserves d’hydrocarbures dans les eaux entourant les îles Mbanié, Cocotiers et Conga constitue un moteur économique significatif de cette dispute, la décision de la CIJ intervient dans un contexte politique national, particulièrement sensible.
En effet, plus de 72 heures avant ce verdict crucial, l’ancien président Ali Bongo, son épouse Sylvia et leur fils Noureddine ont été libérés de prison et ont quitté le pays pour l’Angola, suite à un intense lobbying international, alimentant les spéculations quant à une possible pression extérieure sur le nouveau régime dirigé par Brice Clotaire Oligui Nguema.
Bien que le gouvernement gabonais, par la voix de son vice-président Alexandre Barro Chambrier sur les ondes de RFI, samedi dernier, ait réfuté toute pression de la communauté internationale, une partie de l’opinion nationale y voit un recul et une potentielle faiblesse diplomatique du Gabon.
Dans ce contexte, une décision de justice favorable à Malabo serait perçue comme un nouveau coup dur pour le régime d’Oligui Nguema. Elle risquerait de renforcer l’idée d’un Gabon ayant perdu de sa stature sur la scène internationale, malgré l’assurance que la CIJ fondera sa décision sur le droit international.