Dans une entrevue accordée à notre rédaction, Essola Efountame a dénoncé les conditions de détention de Sylvia Bongo, qualifiant la procédure de “violée” et déplorant l’absence de respect des règles de procédure pénale. Elle a notamment critiqué la médiatisation de l’instruction et les propos attribués à Sylvia Bongo, qu’elle juge “sans aucun contradictoire possible”.
“Du bout des lèvres, tous les Gabonais disent qu’Ali Bongo a violé la loi, qu’Ali Bongo a violé nos textes, dès lors qu’on a incarcéré une citoyenne gabonaise, Mme Sylvia Bongo, pour des motifs, ils disent-ils, graves, et que l’on a dépassé le terme, bien évidemment, d’une détention préventive, et que l’on n’a respecté aucune règle du début de l’interpellation de Mme Sylvia Bongo, à sa sortie, aucune règle de procédure pénale n’a été respectée,” a-t-elle déclaré.
Essola Efountame a également remis en question la légalité de la libération de Sylvia Bongo, soulignant que les mécanismes utilisés ne pouvaient s’appliquer à sa situation. Elle a accusé le pouvoir en place de “braver toutes les règles” et de “mépriser toutes les douleurs du peuple gabonais”.
“Alors, qu’est-ce que vous allez y comprendre ? Que c’était des mécanismes juridiques ? Des mécanismes politiques, absolument, oui. De la volonté d’un seul individu à braver toutes les règles, à violer toutes les règles, à mépriser toutes les douleurs, à mépriser, je dis bien mépriser, toutes les douleurs du peuple gabonais,” a-t-elle affirmé.
Selon elle, la libération de la famille Ali Bongo serait le résultat de négociations politiques, le pouvoir en place ayant utilisé leur détention comme “monnaie d’échange” pour obtenir une validation de sa légitimité auprès de la communauté internationale, suite au coup d’Etat du 30 août 2023.
“Aujourd’hui, nous pouvons l’affirmer. C’étaient des otages de M. Brice Clotaire Oligui Nguema, pour s’assurer de son accession à la tête du pays,” a-t-elle déclaré.
Elle a conclu en critiquant le silence du gouvernement et en appelant à une justice “libre, indépendante et impartiale”.