Un départ pour une mystérieuse “prestation”
Eric Rogombe, résident habituel de Libreville et en attente d’affectation professionnelle, a disparu il y a plus de treize jours dans le département de Tsamba Magotsi, province de la Ngounié. Selon ses proches, le jeune homme, décrit comme “très actif” et “volontaire”, avait sollicité une aide financière auprès de son oncle pour acheter du matériel de pêche, une requête inhabituelle pour lui. La famille suspecte qu’il aurait pu être approché pour une mission rémunérée, se disant : “il est possible qu’il ait été approché par des gens en se disant, bon, OK, écoute, on va aller pour une prestation, ça va nous donner un peu d’argent.”
Il est finalement parti de la capitale avec sept collègues et un encadreur dans ce qui est présenté comme un cadre privé pour des “prestations expérimentales” avec une ONG. Les autorités judiciaires ont confirmé que les ONG ont l’habitude d’organiser ce genre de missions, notamment pour des étudiants ou jeunes diplômés des Eaux et Forêts, potentiellement pour “améliorer les techniques de pêche” ou mener des vérifications sur le terrain.
Une version de faits qui soulève des doutes
La disparition a eu lieu lors d’une progression en forêt. L’équipe, scindée en deux groupes, aurait vu Éric faire partie de la première équipe. La version communiquée à la famille est qu’en cours de route, Éric Rogombe, fatigué ou se sentant mal, aurait demandé à ses coéquipiers de l’attendre pour rejoindre la deuxième équipe restée en arrière.
Cependant, la seconde équipe est arrivée à destination sans avoir rencontré Éric. Ce n’est que deux jours après ce constat alarmant que la gendarmerie a été informée. Ce délai suscite l’inquiétude et l’interrogation au sein de la famille : “Lui, il est parti avec une équipe et il va décider de rester pour attendre une deuxième équipe parce qu’il était fatigué. […] Et s’il était fatigué, on ne peut pas l’avoir, on ne peut pas le laisser seul.”
Les coéquipiers au cœur de l’enquête
Les autorités judiciaires de la Ngounié, sous la direction, ont rapidement auditionné les sept coéquipiers. Pour l’heure, ils ont été laissés en liberté afin de participer activement aux recherches.
Cette décision s’explique par le fait qu’ils sont les seuls à connaître le chemin emprunté. Toutefois, un proche d’Éric redoute : “je crains qu’ils s’entendent éventuellement sur une version.” D’autant plus qu’une autre version aurait émergé selon laquelle “nous, on l’a laissé avec l’autre équipe,” complexifiant le fil des événements.
Les recherches se poursuivent activement. Outre les équipes de la gendarmerie, les autorités judiciaires ont sollicité l’aide des autochtones, incluant les villageois et les Pygmées de la zone, pour retrouver le jeune homme.
Jusqu’à quand les coéquipiers pourront-ils rester dans la zone de recherche ? L’enquête permettra-t-elle de démêler le vrai du faux dans les versions de l’équipe ? La famille attend désespérément des réponses pour retrouver Eric Rogombe, surtout vivant.










