Personnages centraux d’une affaire judiciaire au lendemain du coup d’Etat du 30 août 2023, Sylvia Bongo Ondimba et Noureddine Bongo Valentin ont bénéficié d’une libération provisoire pour des raisons de santé, a fait savoir ce vendredi au cours d’une déclaration, le Procureur général près la Cour d’appel de Libreville, le Dr. Eddy Minang. Cette décision, appuyée par l’Agence judiciaire de l’État pour des motifs humanitaires, a été justifiée par des certificats médicaux attestant de l’incompatibilité de leur état avec la détention.
Il a illustré son propos en rappelant une requête similaire introduite le 1er février 2024 par Maîtres Yenou et Chansel Guissiga en demande de mise en liberté provisoire pour Jessye Ella Ekogha, sur la base d’un certificat médical établi par l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba (HIAOBO). Dans la même logique, Maître Eyue Bekale a sollicité la liberté provisoire pour ses clients. Le 12 mai 2025, des certificats médicaux délivrés par le Médecin-chef de la prison centrale et par le médecin Général Jean-Raymond Nzenze de l’HIAOBO, ont été fournis au dossier.
« Saisie par le Procureur Général, l’Agence judiciaire de l’Etat déclarait le lendemain ne pas s’opposer à ces demandes pour raisons humanitaires », a précisé le magistrat hors hiérarchie.
Le Dr. Eddy Minang a précisé : « Le mercredi 14 mai 2025, la première chambre d’accusation spécialisée leur accordait la liberté provisoire à raison notamment de leur état de santé, devenu incompatible avec le milieu carcéral. »
Le Procureur général a insisté sur le respect du Code de procédure pénale, déclarant : « Je tiens à rappeler que la liberté est le principe de la détention, l’exception, et que cette mise en liberté provisoire, qui a été ordonnée pour des raisons médicales, s’inscrit dans le strict respect des dispositions des articles 132 et 143 du Code de procédure pénale. » Il a également assuré que la procédure judiciaire se poursuivra, affirmant : « Enfin, je précise que cette mesure, cette décision de mise en liberté provisoire, n’interrompt nullement le cours normal de la procédure qui se suivra, qui se poursuivra, jusqu’à la tenue d’un procès juste, transparent, équitable et dans les délais raisonnables. »
Cependant, le départ des deux mis en cause avec l’ancien président Ali Bongo vers l’Angola soulève de sérieuses questions. La liberté provisoire accordée pour raisons médicales autorisait-elle une sortie du territoire national ? Et quelles garanties les autorités angolaises ont-elles offertes à l’État gabonais concernant leur future comparution devant la justice pour les graves accusations de haute trahison et corruption active ? Ces zones d’ombre alimentent les interrogations sur la réelle volonté de mener ce dossier à son terme.