L’ANIF change de dimension en se voyant dotée d’une autonomie financière et d’un pouvoir de décision indépendant. Désormais, l’agence dispose de coudées franches pour traiter et transmettre les informations nécessaires à la lutte contre le blanchiment des capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Pour garantir la solidité de ses enquêtes, elle s’appuiera sur un collège d’experts pluridisciplinaire composé de magistrats, de hauts fonctionnaires des finances et de spécialistes des douanes, permettant ainsi une surveillance accrue des flux financiers suspects.
Le spectre du doublon institutionnel
Toutefois, ce renforcement de l’ANIF intervient dans un contexte où le paysage institutionnel gabonais semble déjà saturé d’organismes de contrôle. Entre la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite (CNLCEI), le Contrôle Général d’Etat et la Cour des comptes, les structures se multiplient sans que le recul de la corruption ne soit encore perceptible pour le citoyen. Cette superposition fait craindre une dispersion des ressources et un chevauchement des compétences qui pourraient, paradoxalement, nuire à la clarté de l’action publique.









