Dans une interview accordée à nos confrères de Komo info, l’homme politique a vivement critiqué les dernières élections législatives et locales, jugées « calamiteuses » et marquées par la fraude.
Bien que Guilou Bitsutsu-Gielessen ai souligné l’ampleur des irrégularités, affirmant qu’il y avait eu « beaucoup de fraude » et que des élections avaient même été « annulées dans certaines circonscriptions ». Il a insisté sur la nécessité de « tourner la page de ces élections qui ont été catastrophiques », estimant que la méfiance des Gabonais envers la classe politique actuelle exige une réponse forte de la Transition.
Afin de restaurer cette confiance, il exhorte le Président de la République à former un gouvernement qui permettrait à « de nouvelles têtes d’émerger » et d’instaurer un « nouveau management qui s’inscrit dans la Vᵉ République ».
Pour rappel, dès la prise de pouvoir du Général Brice Clotaire Oligui Nguema, M. Bitsutsu-Gielessen dit avoir souhaité un renouvellement qui, selon lui, n’a pas encore eu lieu, car le pays se « gouverne toujours avec certaines élites de l’ancien régime ». Il voit dans le prochain gouvernement l’occasion idéale d’intégrer de nouvelles forces vives.
Se disant prêt à se tenir « à la disposition du chef de l’État, au besoin ».
Sous un autre plan, Guillou Bitsutsu-Gielessen prône une union nationale visant à ramener les Gabonais « dans la jouissance des biens de ce pays ». Cette ambition passe par des mesures sociales urgentes : l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, la révision des situations administratives des fonctionnaires et le rappel de leurs soldes, ainsi que la baisse des prix pour remettre « l’homme au cœur du développement, au centre des priorités ».
Aussi, abordant la Loi de Finances, qui s’élève à 7200 milliards de francs CFA, M. Bitsutsu-Gielessen se dit non surpris du montant et trouve ce budget « totalement cohérent » avec les capacités réelles du Gabon en termes de revenus. Il explique aussi, que cette hausse est aussi consécutive de l’uniformisation des budgets de la Présidence et de ceux de l’État, une différenciation qui, auparavant, masquait la réalité des potentiels du pays.
Il salue le travail du Ministre des Finances, notant la répartition des dépenses : 60% pour le fonctionnement et 40% pour l’investissement (soit 3000 milliards de francs CFA).
Cependant, il exprime des réserves importantes concernant la dette intérieure, dont il estime qu’elle « ne reflète pas la réalité ». Il pointe du doigt les nombreux marchés de gré à gré et des entreprises qui auraient encaissé des fonds sans avoir exécuté plus de 20% des travaux. Pour y voir clair, il demande « encore plus d’audits » et de vérifications. Ceci dit, des efforts de transparence restent à faire sur l’épineuse question de la dette domestique.
Et pour finir, en dissociant le financement de l’investissement de celui du fonctionnement, le Ministre des Finances aurait, selon lui, trouvé une solution pour assainir les finances publiques.