L’UDB, une “démocratie de façade” selon l’opposition
En première ligne de cette critique, Michel Ongoundou Loundah, président du parti Réappropriation du Gabon, de son Indépendance, pour sa Reconstruction (REAGIR), n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, le nouveau parti présidentiel n’est rien d’autre qu’un “parti unique déguisé”.
Loundah pointe du doigt ce qu’il considère comme des signaux alarmants. “La démocratie gabonaise ne peut pas se renforcer lorsqu’on voit un parti politique qui a tout l’air d’un parti unique déguisé”, a-t-il fermement déclaré. Ses propos soulignent une méfiance palpable quant aux véritables intentions derrière la création de l’UDB.
Un écho de 1968 et l’ombre du PDG
L’analogie historique faite par Michel Ongoundou Loundah est particulièrement saisissante et lourde de sens pour le Gabon. Il établit un parallèle direct avec l’année 1968, date de la création du Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui a longtemps été le parti unique de fait sous la présidence d’Omar Bongo Ondimba.
“Les postes de vice-président sont occupés par des membres du gouvernement. Cela me rappelle 1968, lorsque le PDG a été créé. Nous y sommes presque : c’est une démocratie de façade à laquelle nous sommes en train d’assister”, a-t-il averti. Cette comparaison résonne comme un signal d’alarme, suggérant que le pays pourrait être en train de revivre une période où le pouvoir était concentré entre les mains d’une seule entité politique.
Une possible entorse au code électoral ?
Au-delà des craintes sur la nature du régime, la création de l’UDB pose également des questions juridiques. Des voix de l’opposition estiment que cette initiative pourrait constituer une entorse à l’article 82, alinéa 3, du code électoral. Celui-ci précise que “Tout élu en qualité d’indépendant à la suite de la dissolution du parti qui a présenté sa candidature, ne peut, pendant la durée du mandat, adhérer à un parti politique légalement reconnu sous peine d’annulation de son élection.”