Pour Me Moumbembé, la décision de la CIJ n’est pas une surprise. “C’est une décision prévisible pour moi”, affirme-t-il, rappelant son implication durant plus de cinq ans au sein du groupe de travail, où il était le “porte-voix et porte-parole direct” de feu le président Omar Bongo Ondimba. Il insiste sur la connaissance qu’avait l’ancien chef d’État de la véritable propriété historique des trois îles au centre du litige. “Ce dernier, mieux que quiconque, savait qui est le véritable propriétaire historique réel de ces trois îles. Mais personne ne voulait l’écouter sur sa volonté de défendre ce qui le tenait à cœur, à savoir l’exploitation commune de ces îles du fait des gisements que chacun pouvait faire.”
Interrogé sur le rôle du nouveau président, Brice Clotaire Oligui Nguema, Me Moumbembé est clair : “Qu’on ne se trompe pas, le président Brice Clotaire Oligui Nguema n’a rien vendu de la terre gabonaise à la Guinée équatoriale. Le droit international a tranché, conformément aux dires et pièces de chacune des deux parties.” Il souligne que le dossier a été traité sur plusieurs années, bien avant l’arrivée au pouvoir de l’actuel chef d’État.
Revenant sur le fond du débat devant la CIJ, Me Moumbembé précise : “Le débat porté devant cette juridiction internationale était lié uniquement à la propriété de ces îles. D’autres commentaires sur telle ou telle autre terre sont hors sujet.” Il réitère l’importance d’avoir écouté la vision d’Omar Bongo Ondimba : “Si on avait écouté le défunt sage Omar Bongo Ondimba, de par [sa] pauvre voix, on n’en serait pas là, en train d’essayer d’essuyer nos larmes d’intellectuels.” Il pointe du doigt le manque de “documents administratifs fiables” du côté gabonais, suggérant un manque de “ruse” de la part des intellectuels qui se fient uniquement à leur intelligence.
Quant aux possibilités de recours après la sentence de la CIJ, Me Moumbembé est catégorique : “Les juges ayant tranché la question de droit posée, le dispositif récolté est définitif.” Il exclut toute possibilité de “s’embrouiller avec des conclusions hâtives de dernière seconde” ou de chercher à négocier, qualifiant cette dernière option de “n’importe quoi distribué au peuple qui mérite la vérité juridique.”
En conclusion, Maître Moumbembé insiste sur l’opportunité manquée d’une exploitation commune des îles à l’époque où le Gabon, sous l’influence d’Omar Bongo Ondimba, était en position de force. Une analyse qui met en lumière les enjeux historiques, politiques et juridiques de ce différend frontalier, et les leçons à tirer pour l’avenir du Gabon.