Malgré un arrêt de la Chambre d’accusation en date du 8 mai confirmant la poursuite d’Hervé Patrick Opiangah pour viol sur mineure et inceste, l’UDIS ne désarme pas. C’est au cours d’une déclaration de presse tenue ce jeudi à Libreville, au siège du parti, que le directoire provisoire de l’UDIS a fermement contesté la légitimité de ces accusations qu’elle qualifie de fausses. Le parti s’est montré particulièrement virulent envers les magistrats en charge du dossier, les accusant d’exercer un “acharnement obstiné et aveugle contre une personne qui n’a fait aucun mal et qui n’a commis aucun crime”.
Dans la ligne de mire de cette formation politique, le procureur de la République et le procureur général près la Cour d’appel de Libreville sont directement visés. L’UDIS a d’ores et déjà annoncé l’organisation prochaine de plusieurs “manifestations pacifiques” pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme de “nombreux errements de la justice gabonaise”.
Le parti critique également le silence des magistrats, les accusant de ne pas vouloir ou oser dénoncer une gestion du dossier qu’elle qualifie d'”arnaque” et de “dictature judiciaire”. Malgré cette frustration, l’UDIS place désormais tous ses espoirs dans le pourvoi en cassation qu’elle a déposé. “Après cet arrêt du 8 mai, nos regards et nos espoirs sont désormais tournés vers la Cour de cassation. Et nous savons qu’elle saura dire le droit. Nous savons que la Cour de cassation sauvera l’institution judiciaire gabonaise”, a affirmé Edmond Dominique Epoma Ngadi, porte-parole de l’UDIS, face à la presse.
Selon Epoma Ngadi, la procédure engagée il y a plusieurs mois contre Hervé Patrick Opiangah est “viciée de bout en bout et repose sur le parjure, le faux en écriture, l’illégalité et la préméditation”. Il espère que la Cour de cassation corrigera ces “aberrations”. Il insiste notamment sur l’origine de la plainte, qui selon lui, est plus que “sujette à caution”. “Le Maître des poursuites (le procureur de la République) a entamé des poursuites, le 20 novembre 2024, sans avoir de motifs de poursuite. Il n’existe ni victime ni charge. Tout repose sur une plainte déposée a posteriori (5 jours plus tard) le 25 novembre 2024, par Dame Lucie Biloghe, dont la version est différente de celle qu’elle avait donnée devant l’officier de Police judiciaire au commissariat central de Lambaréné, le 18 octobre 2024”, a-t-il précisé.
Hervé Patrick Opiangah est en exil depuis le 20 novembre 2024 et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international. La veille de sa cavale, son domicile ainsi que celui de l’un de ses avocats, Jean-Paul Moumbembé, avaient été mis sens dessus dessous par les forces de l’ordre. D’abord réputé proche du pouvoir en place, et notamment de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’homme fort du Gabon depuis la chute du régime d’Ali Bongo, il est tombé en disgrâce au lendemain de son appel public à voter “non” au référendum de novembre sur l’adoption de la nouvelle Constitution.