Le premier accord, d’un montant colossal de 3 milliards de dollars américains (environ 1600 milliards de FCFA), est destiné à propulser le financement d’infrastructures structurantes. Ce financement se concentrera sur la transformation locale du manganèse, un enjeu majeur pour le pays, la consolidation du réseau énergétique national, et le développement d’une nouvelle ligne ferroviaire spécifiquement adaptée aux exigences logistiques du secteur minier. En complément de ce financement principal, une enveloppe de 200 millions d’euros (soit environ 112 milliards de FCFA) a été allouée à la construction de trois centrales électriques. Ces futures installations, situées dans les villes stratégiques de Libreville, Port-Gentil et Lambaréné, sont prévues pour augmenter la capacité de production énergétique du pays de 300 mégawatts. Une augmentation cruciale pour soutenir la croissance de l’industrie gabonaise.
Ce double partenariat s’inscrit pleinement dans la vision du Gabon de se positionner comme un acteur industriel régional de premier plan. L’objectif clair est de transformer localement ses ressources naturelles plutôt que de les exporter à l’état brut. Cet engagement stratégique est porté au plus haut niveau de l’État, en ligne avec les directives du président de la République, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. La signature de ces accords intervient à un moment opportun, alors que le Gabon se prépare à l’entrée en production de gisements miniers majeurs, notamment ceux de Belinga et Baniaka. Parallèlement, le pays s’est fixé l’échéance de janvier 2029 pour une transformation locale effective du manganèse, une ressource dont le Gabon est l’un des principaux producteurs mondiaux.
La composition de la délégation gabonaise à Abuja souligne l’approche transversale adoptée pour ce projet ambitieux. Le Ministre d’État, Ministre de l’Économie, des Finances, de la Dette et des Participations, chargé de la Vie chère, Henri-Claude Oyima, était présent, aux côtés de Gilles Nembe, Ministre des Mines et des Ressources géologiques, Philippe Tonangoye, Ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, et Louise Ovono, Ministre de la Planification et de la Prospective. Tous ces membres du Gouvernement étaient là pour ces signatures historiques.
Au-delà des chiffres, ces accords marquent un changement de paradigme pour le Gabon. Il ne s’agit plus simplement d’attirer des investissements, mais de structurer leur impact pour une transformation durable, inclusive et souveraine du tissu économique national. Ces financements renforcent ainsi les fondations d’un modèle de croissance endogène, où les ressources du sous-sol se transforment en leviers d’emplois, de compétences locales et de diversification économique.