Malgré les appels pressants soulignant les potentiels conflits d’intérêts qu’une telle double casquette pourrait engendrer, Henri Claude Oyima demeure à la tête de l’un des groupes bancaires les plus importants d’Afrique centrale. Cette décision a suscité une vive attention dans les milieux économiques et financiers de la sous-région.
Au-delà de cette question brûlante, l’Assemblée Générale a permis de valider des résultats financiers solides pour l’exercice 2024. Les actionnaires ont ainsi approuvé les comptes sociaux de BGFI Holding Corporation, qui affichent un bénéfice net de 20,7 milliards de FCFA. Les comptes consolidés du Groupe BGFIBank ont également été approuvés, révélant un résultat net impressionnant de 122,41 milliards de FCFA.
Fort de ces performances, l’Assemblée a également voté la distribution d’un dividende de 12 500 FCFA par action, signe de la bonne santé financière du groupe. Par ailleurs, de nouveaux commissaires aux comptes suppléants ont été nommés.
Concernant sa nomination au sein du gouvernement, Oyima a tenu à rassurer les actionnaires. Selon un communiqué du groupe, il a insisté sur la nécessité d’une “transition progressive, guidée par l’anticipation et la responsabilité, afin d’assurer la stabilité du Groupe et la poursuite d’une croissance maîtrisée, rentable et durable.” Il a affirmé la volonté d'”assurer une sortie honorable et apaisée, pour assurer la pérennité de notre groupe.
Si une Assemblée Générale Extraordinaire est bien prévue, celle-ci ne concernera pas la succession d’Oyima. À l’issue de l’AG annuelle, le Conseil d’administration a autorisé à l’unanimité l’organisation de cette AGE, fixée au 4 juin 2025. L’ordre du jour portera sur un projet d’introduction de 10% du capital social de BGFI Holding Corporation à la Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), une proposition qui sera soumise au vote des actionnaires.
La décision de maintenir Henri Claude Oyima à la tête de BGFIBank, malgré ses nouvelles responsabilités gouvernementales, soulève des questions quant à la gouvernance et aux potentiels risques de conflits d’intérêts.
La prochaine Assemblée Générale Extraordinaire se concentrera sur une étape stratégique pour le groupe avec son projet d’introduction en bourse partielle, laissant en suspens la question de la future direction de ce pilier du secteur bancaire régional.