Connu pour sa discrétion, Christian Kerangall a choisi de s’exprimer dans une interview accordée à L’Union le lundi 22 juillet, pour “éviter qu’il ne soit dit n’importe quoi, n’importe comment”. Sa sortie médiatique fait suite à des tensions apparues lors de la dernière assemblée extraordinaire de la BGFI Holding, notamment concernant le vote sur l’introduction en bourse et l’absence de changement de gouvernance.
Contestation du vote sur l’introduction en bourse et procédure judiciaire en cours
Le principal point de friction réside dans le vote sur l’introduction en bourse, que Christian Kerangall qualifie de “cafouillage”. Il affirme que des votes cruciaux de certains actionnaires n’ont pas été correctement enregistrés, ce qui aurait faussé le résultat. Selon lui, si les votes de la minorité de blocage avaient été pris en compte, l’introduction en bourse aurait été rejetée.
« Il y a eu un ‘cafouillage’ lors du dépouillement des votes, dont je ne sais s’il était prémédité ou non, » a-t-il précisé. Face à cette situation, un groupe d’actionnaires, dont Christian Kerangall fait partie, a saisi la justice pour demander la rectification du vote et la suspension de l’introduction en bourse.
Un besoin urgent de “stabilisation” et de “pérennité”
L’opposition à l’introduction en bourse n’est pas un simple désaccord sur une opération financière, mais relève d’une question de principe et de méthode. Christian Kerangall insiste sur la nécessité de préserver la pérennité de l’établissement, un pilier de la philosophie de son groupe Sogafric.
« Tout simplement par le fait que plusieurs événements importants internes méritaient une considération prioritaire : départ du PDG historique et changement de gouvernance à la tête du groupe, comme l’exige la COBAC depuis longtemps, » a-t-il expliqué. Il estime qu’il est crucial de “donner du temps au temps et stabiliser la nouvelle équipe” après un audit de césure, avant d’envisager une opération d’une telle envergure.
Pour Kerangall, un patron n’est “qu’une personne de passage”, et la banque, avec ses près de 3 000 collaborateurs, représente un capital humain qui doit être constamment renouvelé et protégé. « Il n’y a pas de combat ou de lutte dans ce refus de l’IPO, mais uniquement des questions de principe, de méthode et, surtout d’éthique, voire de loyauté envers le passé, » a-t-il conclu.