Nommé président intérimaire du parti le 21 octobre 2024 par François Ndong Obiang, en remplacement de Guy Roger Aurat Reteno, Persis Lionel Essono Ondo peine à s’installer dans ses nouvelles fonctions. Sa nomination a été rejetée par le bureau exécutif, alimentant les tensions. Face aux obstacles, il a décidé de saisir le tribunal de première instance de Libreville, avec l’aide de son avocat, Raymond Placide N’dong Meye.
Le 4 novembre 2024, une requête a été déposée pour les cédants Jean Valentin Leyama, Jerry Pambo et Guy Roger Aurat Reteno devant le juge des référés. Selon cette plainte, une tentative d’installation officielle au siège du parti, situé aux Bas de Gué-Gué, a été bloquée par des actions jugées hostiles.
Un siège verrouillé et inaccessible
La plainte souligne qu’au jour prévu pour l’installation, le portail principal du siège était fermé, les accès verrouillés, et des chiens lâchés sur place pour empêcher toute entrée. François Ndong Obiang avait pourtant préparé une lettre officielle, par voie d’huissier, au secrétaire exécutif adjoint 2, Guy Roger Aurat Reteno, l’informant de la date de la cérémonie, mais celui-ci aurait refusé de la réceptionner, selon le rapport de l’huissier.
Les bureaux attribués à Persis Lionel Essono Ondo et à plusieurs de ses collaborateurs restent inaccessibles. Ces actions sont directement imputées à Jean Valentin Leyama et à ses alliés, qui continuent de contester la légitimité de la nomination.
La justice tranche une première étape
Le 22 novembre 2024, la présidente du tribunal de première instance de Libreville, Biyeghe Elsa épouse Ngodjou, a déclaré la requête recevable, ouvrant ainsi la voie à une instruction judiciaire approfondie. C’est par les avocats interposés que Jean Valentin Leyama, Jerry Pambo et Guy Roger Aurat Reteno se sont présentés au tribunal le 28 novembre 2024. Leurs avocats ont pu obtenir un rapport d’audience pour le 4 décembre.
Un parti au bord de l’implosion ?
Cette crise de leadership risque de fragiliser davantage Réagir, déjà divisée sur son positionnement lors du référendum constitutionnel. Alors que l’aile conduite par François Ndong Obiang a fait campagne pour le « OUI », le bureau exécutif de Jean Valentin Leyama a soutenu le « NON ».
En attendant la décision de justice, le bras de fer interne continue, et l’avenir du parti, perçu lors de la présidentielle de 2023 comme un nouvel acteur clé de la scène politique gabonaise, devient incertain.